En faisant le plein de leur réservoir de voitures, les clients des stations-services du Luxembourg peuvent dire merci à l’OPEC+. Même chose pour qui remplit sa cuve de fuel de chauffage. En effet, si les prix à la pompe ou des fournisseurs d’énergie fossile restent à bas niveau actuellement, on le doit à la décision des 13 pays membres de cette Organisation des pays exportateurs de pétrole d’augmenter leur production « progressivement mais significativement . Résultat, alors que la demande industrielle n’est pas au plus haut, la valeur du brent s’abaisse.

« C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs qui dépendent des combustibles fossiles pour leur mobilité et pour leur chauffage. En revanche, cela montre aussi à quel point nous sommes dépendants des décisions prises par d’autres », ne peut s’empêcher de commenter Lex Delles. Le ministre de l’Économie ayant été interpellé sur ce sujet à la Chambre des députés.

Au Grand-Duché, un prix plafond est fixé pour les carburants. Tarif régulièrement changé et que la plupart des stations-service appliquent (même s’il est possible de vendre en dessous de ce prix). Ce maxima national est établi selon plusieurs facteurs : en plus du prix du pétrole brut négocié en bourse, l’offre, la demande et les capacités de stockage jouent également un rôle. « Si la production augmente fortement, cela a bien sûr un impact sur le prix », rappelle ainsi Lex Delles.

L’évolution actuelle met de nouveau en évidence la forte dépendance du Luxembourg vis-à-vis des décisions prises par les pays de l’OPEC+. « L’UE n’a pas eu son mot à dire lorsque ces pays ont décidé d’augmenter leur production », précise Lex Delles. Et de plaider plaide pour une plus grande indépendance de l’UE et du Luxembourg en matière de questions énergétiques.

Pas simple pour un pays qui ne produit pas une goutte de pétrole, mais consomme 🛢️1,8 milliard de litre de pétrole par an. Mais, en développant d’autres sources énergies (renouvelables surtout), en incitant au passage à la motorisation électrique du parc auto et en planifiant une réduction de la consommation de diesel et essence, cette dépendance redoutable devrait s’atténuer dans le futur.

Autonomie via l’ampère

D’ailleurs, le ministre libéral a souligné les avantages de l’électrification – tant pour le chauffage avec des pompes à chaleur que pour la mobilité. « En moyenne, la mobilité électrique reste la plus économique au kilomètre. De plus, l’électricité provenant de sa propre installation photovoltaïque est quasiment gratuite », a insisté Lex Delles (hors investissement dans l’installation toutefois…).

Pour le ministre, il est également important que les consommateurs (particuliers ou entreprises) aient plus l’esprit d’autonomie ; les avancées technologiques le permettant plus aisément que par le passé. « Le client peut décider lui-même où il achète son électricité, ou s’il souhaite installer une centrale photovoltaïque par exemple. Cela le rend moins dépendant des décisions prises dans des pays lointains. »

Le gouvernement luxembourgeois entend agir pour libérer le pays des combustibles fossiles. « Il ne s’agit pas seulement de la protection du climat, de la décarbonisation et de la réduction des émissions de CO₂, mais aussi de considérations stratégiques pour rendre l’Europe plus indépendante », a déclaré le ministre Lex Delles au Parlement, en réponse à une question du député Mars Di Bartolomeo (LSAP). Ce dernier suppose que les 13 pays de l’OPEC+ ait élargi leur production « pour rester compétitifs dans la course mondiale aux sources d’énergie ».

 

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