C’est une contraction, entre smartphone et zombie. Ainsi, depuis quelques années, le terme «  smomby » est-il apparu dans le vocabulaire. Un mot pour qualifier celles et ceux qui, les yeux rivés sur leur écran de mobile, ne se préoccupent plus de ce qui se passe sur le trottoir où ils marchent, dans cette rue qu’ils s’apprêtent à traverser, sur cette voie de circulation où ils pédalent. Des piétons ou des cyclistes qui passent, hélas, du statut de « dead walkers » (un autre néologisme) à celui de victimes de la route…

Faisant déjà partie des usagers les plus vulnérables, ces adeptes du portable constituent donc un danger réel pour eux-mêmes. Mais leur “distraction” peut aussi mettre en jeu la sécurité de celles et ceux qui partagent la chaussée, un passage piétons à leurs côtés. Aussi, les députés luxembourgeois Yves Cruchten et Mars di Bartolomeo viennent d’interpeller la ministre de la Mobilité sur ce nouveau péril.

Et pas question pour Yuriko Backes de prendre le dossier à la légère. Après tout, au dernier bilan d’accidentologie routière, piétons et les cyclistes représentaient près d’une centaine des blessés graves ou morts constaté en un an sur les routes du Grand-Duché…

Dans le panneau

Mais, pour l’heure, le Gouvernement n’envisage de campagne de prévention spécifique pour rappeler les smombies à plus de vigilance. En fait, le choix des sujets des prochaines campagnes a déjà été acté pour 2025. « La première portera sur le respect des règles du Code de la route par tous les usagers de la circulation, en lien avec le vélo », a ainsi informé la ministre.

Pour la seconde, la thématique retenu sera le bon comportement à adopter aux passages piétons. Cela pour automobilistes, piétons, cyclistes. « Étant donné que l’utilisation du téléphone portable joue un rôle important dans ce contexte, ce sujet sera également traité dans le cadre de cette campagne », a assuré Yuriko Backes dans une réponse parlementaire

Il est à noter qu’un peu partout sur la planète, des opérations ont été entreprises autour de cette problématique. La ville de Chongqing, en Chine, a par exemple aménagé des voies piétonnes réservées aux utilisateurs de smartphones. À Stockholm, des panneaux symboliques ont été posés pour interpeller le public au risque de ne pas percevoir un risque quand on abuse de son écran. Même chose dans des grandes cités de Corée du Sud.

Mais, depuis 2017, Honolulu a été la première ville à franchir un cap supérieur. Ainsi la capitale de l’État d’Hawaï a promulgué une loi interdisant de regarder son mobile/textoter en traversant la rue. Depuis, Sydney, en Australie, a interdit le portable sur ses trottoirs (toujours une raison de sécurité des usagers). Si rien de tel n’est encore évoqué au Luxembourg, le dernier Plan national Sécurité routière 2024-2028 dévoilé n’a prévu de ne traiter que la question de l’usage du téléphone au volant. Pas au guidon ou en marchant donc.

 

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