L’État souffre aussi d’un manque de “bons” candidats
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 06/03/2025 à 12:03

C’est un message mille fois entendu dans la bouche de patrons au Luxembourg : ce n’est pas l’emploi qui manque mais les candidats au profil adapté. Maintenant, le ministre en charge de la Fonction publique pourrait tenir le même discours. Certes Serges Wilmes ne peut que constater que les personnels des services d’État ne cesse de croitre, mais bien en-deçà des besoins exprimés par les différentes administrations.
Ainsi, même avec 34.497 agents en équivalent temps plein au travail (au 31 décembre dernier), il y a encore des places libres. Et qu’un peu ! On parle de 3.500 places ouvertes aux postulant-e-s sur la plateforme GovJobs. Un chiffre qui a rarement été aussi haut…
Police, enseignement, environnement, mobilité, santé, police, défense : chaque ministère affiche pourtant des besoins en personnels de plus en plus fort. Avec aussi des compétences de plus en plus précises, et c’est sans doute là que le bât blesse. Résultat, reconnaît le ministre, «si une grande partie des postes sont pourvus (…) comme l’ensemble du marché du travail, l’État est concerné de manière massive par une pénurie de main-d’œuvre qualifiée ».
Dans le détail des ressources humaines manquantes, il y a aujourd'hui environ 1.500 fonctionnaires dont le remplacement n'a pu être effectué (départ, retraite), et 2.000 nouveaux postes ouverts pour renforcer certaines administrations, apporter de nouveaux services à la population, etc.
Et si régulièrement le secteur privé se plein de la concurrence de la fonction publique dont certains avantages "aspirent" de nombreux candidats potentiels pour les entreprises, Serge Wilmes assure que le phénomène inverse est vrai aussi : « L'État central doit recruter dans de nombreux domaines très compétitifs où les profils qualifiés sont rares ». Et de lister notamment les métiers en tension au Luxembourg que restent les postes d'informaticiens, juristes, enseignants, éducateurs ou encore ingénieurs.
Alors comment attirer les "nouveaux talents" ? Le ministre ne cache que, tant en interne qu'en externe, la politique RH menée vise à « positionner l'État comme un employeur attractif et moderne ». Un bon dépoussiérage des idées reçues, la mise en avant de la modernité et de la qualité des moyens à disposition : voilà déjà un axe.
Mais il est aussi question de vanter la diversité des carrières et les possibilités de formation et de progression. Ah tiens, il n'est question des salaires… Pourtant, le traitement proposé est loin de manquer d'attrait. En 2022 (dernier chiffre officiel publié), le brut mensuel moyen dans la fonction publique d'État s'élevait à environ 7.700 euros brut (hors primes et autres indemnités spéciales). Une arme de tentation massive, non ?
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