L’IGSS noircit son calendrier sur l’avenir des retraites
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 26/02/2025 à 16:02

C’était il y a deux mois. Prenant la parole sur le dossier système de retraite, le Premier ministre luxembourgeois l’affirmait : « Nous ne sommes pas au pied du mur ». Des mots de Luc Frieden permettant de rassurer quelque peu les uns et les autres sur “l’urgence” à réformer le dispositif. Mais, après l’intervention de l’IGSS auprès des députés, il faut croire qu’on se rapproche d’échéances cruciales…
En effet, même si les réserves à disposition des organismes payeurs des pensions vieillesses sont encore largement remplies (on parle de près de 27 milliards d’euros), elles se videraient plus vite qu’envisagé. Plus vite même que les experts de l’Inspection générale de la Sécurité sociale ne l’avaient envisagé il y a un trimestre encore…
Ainsi, afin d’informer les parlementaires luxembourgeoises sur l’état des comptes des Caisses de retraites du pays, l’IGSS a présenté un échéancier plus “rapproché” que celui dévoilé en octobre 2024.
Certes, le calcul n’est pas simple et doit se baser sur des projections (démographie, vieillissement de la population et des actifs, nombre de cotisants et de bénéficiaires à venir, âge de départ, durée de vie ou de carrière). Mais les changements du “calendrier” feront rire -jaune- celles et ceux qui dénoncent des scénarios envisagés qui ne se sont jamais réalisés…
Écouter sans rien dire
Alors qu’aujourd’hui un peu plus de 200.000 retraité-e-s (résidents, frontaliers, étrangers) sont couverts par le régime luxembourgeois. Mais ce nombre de seniors à indemniser aura doublé d’ici 2050, et tripler vers 2070. Ce que n’aura pas fait le nombre d’actifs cotisant pour le système par répartition.
Aussi, voici les trois nouvelles date -butoir à retenir désormais:
- 2026 : la “prime de répartition pure” dépasserait alors le taux de cotisation global (24%). La loi de 2013 prévoit qu’alors un mécanisme de correction soit déclenché, réduisant l’indexation des pensions en cours. Cette date était fixée à 2028 auparavant.
- 2039 : le seuil minimum de la réserve de compensation serait atteint. Cette dernière ne disposerait plus en caisses des 1,5 fois le montant annuel des dépenses du régime de pension. On parlait de 2041 en novembre
- 2045 : la réserve serait totalement épuisée. Soit 3 ans plus tôt que calculé avant…
À la mi-mars, les députés présenteront les avis des différents groupes politiques sur ce qu'ils souhaiteraient voir le Gouvernement décider. Nul doute que sur réforme aussi symbolique que cruciale, les avis seront tranchés.
Du côté de la majorité (CSV et DP), c'est toujours silence radio sur les intentions de changements. La ministre en charge de la concertation, Martine Deprez, étant la première à préférer ne pas parler mais écouter.
Par contre en mai ou juin 2025, le résumé de l'ensemble des consultations sera présenté. Âge légal repoussé (ou pas), augmentation des cotisations (ou pas), incitatif vers des pensions complémentaires (ou pas), allongement de la période de cotisation (ou pas) : on devrait alors en savoir (ou pas !) un peu plus sur cette question lancée dès le premier jour du mandat gouvernemental.
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