C’est l’effet papillon : Trump lâche une petite phrase aux États-Unis, et sa proposition fait des vagues en Europe. Ainsi, alors que le président américain a exprimé son souhait d’en finir avec les pennys dans son pays, voilà l’Europe qui s’interroge sur la pertinence de sa “petite monnaie”… Et d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, c’est bien une question d’argent qui se pose.

En effet, produire ces pièces d’1 ou 2 cents en acier cuivré a un coût. Une facture supérieure parfois à la valeur faciale affichée, un comble ! Ainsi, presser 1 cent revient approximativement à 1,65 ct; pour 1,94 ct pour sa grande sœur de 2 cents… Sans parler ensuite du coût de la distribution vers les établissements bancaires et les particuliers. Pas vraiment une affaire rentable donc.

La même problématique affecte donc les USA et le locataire de la Maison blanche parle, lui, de « gaspillage ».

Aussi, à l’heure où les États et l’Europe cherchent à faire des économies, voilà une piste de dépense qui pourrait être tranchée. Et l’hypothèse n’a rien d’utopique : déjà, voilà cinq ans, la présidente de la Commission européenne avait proposé d’en finir avec ces piécettes. Une proposition rejetée en 2020.

Gare au rebond de l’inflation

Pourtant, au sein même de l’UE, certains pays ont déjà fait une croix sur ces cents. Dès 2015, l’Irlande a 🇮🇪stoppé leur circulation. La Belgique et les Pays-Bas ont eux choisi d’inciter leurs commerçants à 🇧🇪arrondir leurs prix🇳🇱 (par portion de 0, 5 ou 10 cts). La Finlande a elle aussi adopté cette “politique du multiple de 5″🇫🇮 et cela dès 2002… Helsinki a même poussé le curseur plus loin : les pièces de 1 ou 2 cents sont en fait éditées uniquement pour les collectionneurs numismates.

Depuis sept ans, l’Italie ne 🇮🇹frappe plus cette “petite monnaie”. Ce qui ne l’empêche pas de tolérer leur usage car, comme dans tous les États de la Zone Euro, il s’agit là d’un droit du consommateur.

Mais les défenseurs des centimes “à faible valeur transactionnelle” ont un argument pour leur maintien : prôner l’arrondi des tarifs affichés revient à encourager l’inflation. En effet, les commerçants auraient tendance à afficher des prix supérieurs quand il s’agit de s’adapter à la disparition des pièces rouges. Résultat : discrètement mais sûrement, cela entraîne une hausse immédiate du coût de la vie. Pas vraiment un effet recherché, mais sérieux dilemme bénéfices/risques du coup.

La disparition de l’usage des piécettes pourrait, au final, se faire “naturellement”. En effet, en recourant de plus en plus au paiement dématérialisé (carte, Applepay) et de moins en mois aux espèces, la population contribue à cette raréfaction dans les achats du quotidien.

Cependant, pièces et billets ont encore la préférence des consommateurs. Ainsi, en décembre 2024, la Banque centrale européenne estimait que 52% des transactions de la Zone Euro s’effectuaient encore avec ces moyens de paiement non-virtuels. Un taux en baisse et dont le total des paiements ne représentent plus que 42% de la valeur de ces emplettes.

Un bon paquet

Depuis 2002, selon vous, combien de pièces en € ou centimes d’€ ont été pressées en Europe ? La BCE tient les comptes et elle estime à 151 milliards d’unités ce volume… Et le top3 met en avant les plus petites valeurs faciales : 1, 2 et 5 cents en tête donc. À elles seules, ces trois piécettes représentent 57% du total produit en deux décennies.


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