Faîtes vos jeux… Rarement, ces dernières années, le sort de la sidérurgie grand-ducale n’ paru autant dans l’incertitude. Ici, c’est Trump qui veut fixer à 25% les droits de Douane pour les importations d’acier et d’aluminium entrant aux USA. Là, c’est le prix de l’énergie qui grimpe, qui grime (et voilà bien une activité qui en consomme…). Nationalement, c’est la taxe CO2 qui pèse lourd sur les prix de revient des produits sortant des usines locales.

Et autour du Luxembourg, le climat ne semble guère plus clément. En Allemagne, ThyssenKrupp a annoncé vouloir tailler dans les effectifs de ses usines : 30% de personnels en moins d’ici 2030. Dans l’Hexagone, le président d’ArcelorMittal France a dit à voix haute, ce qui se murmurait jusqu’alors : « La sidérurgie en Europe est en crise. (…) Tous les sites quels qu’ils soient, sont à risque. Si l’Europe ne décide pas de protéger son marché de la concurrence déloyale, alors ce sont des pans entiers de notre industrie qui vont disparaître à brève échéance ».

Il y aurait donc péril en la demeure. Et le député luxembourgeois Laurent Mosar a tenu à relayer les incertitudes du secteur au ministre de l’Économie. Un Lex Delles qui n’a pas voulu noircir, en rappelant d’abord qu’au pays la sidérurgie avait su investir pour rendre ses équipements plus performants, et donc agit « pour que demain la production puisse rester ici ». Un bon point.

Son rôle de game changer

Autre argument positif : les équipes en place ont une certaine avance dans le savoir-faire et l’innovation. En témoignent quelques belles réussites d’ArcelorMittal Luxembourg qui, avec ses 3.450 employés et 1,9 M de tonnes d’acier produites, reste l’acteur majeur du secteur au Grand-Duché. Mais cet avantage en matière de know-how « s’effrite », reconnait Henri Reding, Country manager du groupe sidérurgique.

Pour Lex Delles, le Luxembourg devrait aussi rester leader en matière de poutres d’acier ou d’acier plat. Mais attention, d’autres marchés pourraient lui être plus défavorables, comme la fabrication de fils ou des produits métalliques pour la production de béton armé.

Et les taxes américaines ? Le ministre luxembourgeois estime qu’il ne faut entrer dans une escalade transatlantique taxe/surtaxe. Le libéral estime qu’il faut négocier avec la Maison blanche, « et discuter avec eux comme avec des gens normaux ».

En fait, là où le Gouvernement entend jouer son rôle de game changer, ce serait sur les coûts de l’électricité pour ses industriels. C’est même clairement un levier que Luc Frieden et sa majorité entendent activer rapidement maintenant : « «Nous devons, nous devons, faire quelque chose contre les prix élevés de l’énergie », a martelé Lex Delles.

Et c’est même sur une promesse d’annonces prochaines sur le sujet que le ministre a terminé son propos. Un geste pressant car, il l’admet, « si rien n’est fait ici rapidement, des centaines, voire des milliers d’emplois seront perdus ». Rien ne va plus…

 

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