98 postes perdus en un trimestre : c’est ainsi que s’est achevé l’année 2024 pour le secteur bancaire au Grand-Duché. Résultat, la centaine d’établissements de crédit du pays ont débuté cette nouvelle année avec un total d’ effectifs de 26.148 personnes. Soit une centaine d’employés de moins qu’il y a douze mois, indique la Banque centrale du Luxembourg dans un récent rapport.  

Un déclin qui ne choque pas forcément Jean-Jacques Rieff, membre de la direction de l’ALEBA.  Mais pour le syndicat, il est clair que la situation est plutôt défavorable pour l’emploi “national” dans cette branche d’activité.  « Les banques sont toujours en cours de restructuration. Elles essaient d’externaliser tout ce qui est tâches quotidiennes. Dans la mesure du possible, ils transfèrent ces missions à des pays hors Union européenne le plus souvent. »

La raison ? Le Luxembourg est un pays coûteux. Les revenus y sont élevés par rapport à d’autres états. Et les banques tentent donc d’économiser sur les frais de personnel, notamment pour les “petits boulots “. « C’est d’ailleurs pourquoi nous avons récemment eu autant de difficulté à faire adopter des augmentations de salaire via la nouvelle Convention collective »

Les transferts concernent le plus souvent les activités de back-office. La gestion des aspects comptables ou administratifs pouvant être confié en distanciel à des salariés en Pologne ou en Inde, là où les travailleurs reçoivent une rémunération moindre qu'au Luxembourg pour le même travail. « Et ces pertes de travail concerne le plus souvent des bas niveaux de salaires chez nous », commente Jean-Jacques Rieff.

Après la crise financière (à partir de 2008), les autorités de surveillance européennes et luxembourgeoises ont imposé de nombreuses nouvelles règles aux établissements de la Place pour éviter une autre défaillance du système. Pour les banques, cela signifie que plus de salariés qualifiés examinent de près l'entreprise et vérifient les calculs. « Ces tâches ne peuvent pas être délocalisées même si cela exerce une pression sur le bilan ».

Plus récemment, les syndicats avaient parlé de « licenciements collectifs déguisés » dans le secteur. Selon eux,  les banques licenciaient au compte-gouttes afin de contourner les mesures liées au déclenchement d'un possible plan social. « Nous ne savons pas exactement où cela va. Aucun syndicat n'a de boule de cristal », reste pensif Jean-Jacques Rieff.

Toujours est-il qu'entre les défaillances chez De Havilland, ING, UBS ou Bank of New York Mellon, 2024 a connu son lot de déconvenues pour les professionnels luxembourgeois avec, là, des pertes importantes de postes.

La formation continue a donc joué un rôle important dans les négociations de la convention collective. Pour l'association bancaire ABBL, il s'agissait d'un point important.

D'ailleurs, désormais, la Convention signée prévoit des entretiens réguliers au cours desquels employés et employeurs discutent d'un éventuel potentiel de formation et de développement de compétences. « De fait, les employés restent attrayants pour la branche. » Une compétence reconnue, voilà qui fait encore la différence entre le Luxembourg et d'autres places.

 

Changez de manager en 1 clic
en rubrique EMPLOI