Et si le HVO100 remplaçait votre plein de diesel ?
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 12/02/2025 à 12:02
![Et si le HVO100 remplaçait votre plein de diesel](https://www.lesfrontaliers.lu/wp-content/uploads/2025/02/carburant-biocarburant-Luxembourg-HVO100-726x363.jpg)
Un carburant parfaitement compatible avec les moteurs diesel et qui entraînerait 90% d’émissions de CO2 de moins que le bon vieux gasoil, ce serait bien, non ? Sauf que ce liquide existe déjà, il s’agit du HVO100 (pour Hydrotreated Vegetable Oil). Mais s’il est commercialisé au Luxembourg depuis 2011, c’est peu dire que son déploiement est à la peine depuis.
Pourtant chacun s’accorde à lui reconnaître toutes les vertus à l’heure où il est question de réduire la pollution liée au secteur du transport. « Clairement, au vu des objectifs climatiques, il s’agit d’une option très valable pour décarboner le parc routier en circulation où les diesels restent dominant », indique même Jean-Marc Zahlen, secrétaire général du Groupement Énergies Mobilité qui regroupe l’ensemble des acteurs du pétrolier au Luxembourg.
Alors qu’au Grand-Duché, il s’écoule de l’ordre d’1,2 milliard de litre de diesel, basculer vers le HVO100 serait donc positif en matière d’environnement. De plus, nul besoin de régler son moteur : ce biocarburant de synthèse issu d’huiles végétales hydrotraitées ou de graisses animales s’avère compatible avec la plupart des mécaniques diesel du marché. « Même dans les stations, stocker et distribuer ce carburant ne demanderait pas de grandes adaptations. Sauf que… »
Différentiel peu favorable
Sauf que, concède le Groupement, le litre de HVO100 reste plus cher que le diesel ou le gasoil routier. « En Allemagne, où il est tout de même bien plus répandu, on constate une différence de 10 à 15 cents/litre. Et comme c’est souvent le prix qui fait la différence quand il est question de remplir son réservoir », note Jean-Marc Zahlen.
Déjà plusieurs transporteurs routiers d’importance ont fait le choix de passer au biocarburant, histoire d’améliorer significativement leur empreinte carbone, mais c’est encore trop peu pour susciter l’intérêt des groupes pétroliers. « Au Luxembourg, rien dans la législation actuelle, ne les empêche toutefois de développer plus cette offre. C’est une question d’opportunité économique. » Seul TotalEnergies a franchi le pas, près du Hub multimodal des CFL à Bettembourg.
Il faudrait donc que plus de compagnies de poids lourds, du pays ou internationales, adoptent ce carburant. Que les automobilistes roulant au diesel le réclament aussi à la pompe pour que les choses avancent. Mais comme le principal frein reste le coût, c’est indéniablement du côté de la fiscalité qu’il faudrait jouer.
« Clairement, si l’État choisit de baisser les taxes sur ce carburant, l’engouement des professionnels comme du grand public pourrait être important », analyse-t-on au Groupement Énergies Mobilité. Mais pour l’instant, le ministère des Finances luxembourgeois ne semble pas prendre cette option.
Dernièrement, une pétition publique a été déposée pour demander une plus large commercialisation de ce “carburant vert” au Luxembourg. Marc Schreiber, l’auteur de la demande, insistant bien : « Vu que le carburant est déjà exploité pour les camions au Luxembourg, il pourra aussi être vendu pour les voitures et les camionnettes. Le carburant est beaucoup moins encrassant pour les moteurs, ce qui peut réduire les frais de réparation et d’entretien pour les consommateurs ».
Eh oui, parce qu’en plus ce biocarburant offre une meilleure carburation…
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