Lutter contre un virus (et ses divers impacts) ou soutenir Kiev face aux soldats de Moscou (et ses contrecoups) : laquelle de ces deux crises majeures a pompé le plus d’argent dans le budget luxembourgeois ? La question, aussi incongrue que légitime, vient d’être posée par le député André Bauler. Et pile 5 ans après l’apparition du Covid dans nos vies et 3 ans après le déclenchement du conflit armé, le ministre des Finances a sorti la calculette. Résultat des additions de Gilles Roth : 5,6 milliards d’euros au total ont déjà été dépensés pour parer aux conséquences de ces deux maux…

À titre de comparaison le budget annuel du Grand-Duché approche les 30 milliards, c’est dire si chacun à leur façon ces deux événements ont grevé les finances publiques. Le ministre, lui, préfère rapporter ses dépenses (financés par l’emprunt) dans la colonne dette nationale.

Ainsi, les sommes engagées représente plus du quart de cette dette (29%)… Sans cela donc, le montant en négatif du pays tournerait donc plus près des 14 milliards que des 19,2 milliards actuels.

Pour ce qui est de l’impact financier de la Guerre en Ukraine, il faut bien sûr dégager plusieurs lignes de dépenses. Ainsi, l’aide militaire accordée aux troupes de Zelensky se monte, jusqu’à présent, à 🪖246 M€. Côté aide humanitaire et accueil des réfugiés, le Luxembourg a déjà signé pour 🫲208 M€ de soutiens.

Mesures de sauvegarde

Pour arriver aux 2,9 milliards d’euros de dépenses en lien direct avec cette guerre, c’est en fait du côté de dépenses purement tournées vers le Luxembourg qu’il faut chercher.

En effet, le différend armé a impacté le prix de l’énergie, le cours des céréales, les tarifs de nombre de produits. Et pour que les citoyens, entreprises et salariés n’aient pas à subir de plein fouet ces hausses, le Gouvernement a joué les protecteurs.

Ces “boucliers” (qu’ils s’appellent Solidaritéitspaks ou Energiedësch) ont ainsi été les sources de dépenses les plus importantes.

La crise Covid a elle aussi “bénéficié” de son lot de mesures de sauvegarde. Préserver les vies d’abord, les emplois ensuite a coûté 😷3,7 milliards d’euros, estime aujourd’hui le ministre des Finances. Même si on peut estimer que la dépense réelle n’aura été “que” de 2,7 milliards car le pays a pu bénéficier de remboursement de 976 M€ de soutiens accordés temporairement pour passer cette pandémie.

La partie médicale aura pesé pour 👨‍⚕️566 millions d’euros (équipements, organisation de la vaccination, etc). Rien finalement en comparaison des💸3,1 milliards injectés dans les aides aux sociétés, mesures sociales ou chômage partiel qui ont accompagné ces longs mois d’incertitudes et de confinements…

Mais il ne faut pas oublier pas que la période Covid, affaiblissant l’activité économique, n’a certainement pas permis au pays d’encaisser autant que prévu deux années durant. Des “euros rentrants” qui font défaut mais dont il est impossible de chiffrer la valeur.

 

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