Mobilité France-Luxembourg : une « pièce du puzzle » s’ajoute près de Metz
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 31/01/2025 à 17:01
Des efforts pour soutenir les déplacements par rail, le Luxembourg en fait. En budget, ce sont même 1,7 milliard d’euros qui sont fléchés vers ce seul poste d’investissements sur la période 2025-28. Et compte-tenu de l’importance de la main-d’œuvre frontalière (1 emploi sur 4 au Grand-Duché), pas question qu’une partie de cette somme ne ruisselle pas côté Lorraine.
C’est pour confirmer cet engagement à soutenir les déplacements en train entre les deux pays que la ministre de la Mobilité luxembourgeoise vient de faire le déplacement en Moselle. Yuriko Backes répondait là à l’invitation du président de la Région Grand Est, Franck Leroy. Il est vrai que les deux partagent la même préoccupation : améliorer la circulation des 125.00 frontaliers venant de Moselle ou de Meurthe-et-Moselle. Simple à dire, délicat à faire comme le prouve les difficultés de déplacement subies au quotidien.
Parmi les solutions, le renforcement des navettes par rail est une priorité. La Région l’a compris en achetant 16 rames double niveau (3 ou 5 caisses). 118 millions d’euros de matériel roulant qui viendra s’ajouter aux 25 rames TER déjà en service et aux trains des CFL assurant déjà les navettes sur le Sillon lorrain. C’est alors un véritable bond en terme de capacité voyageurs qui pointe à l’horizon.
1 TER toutes les 7 minutes
« On ne peut plus entasser des gens dans des TER en surcapacité, avec des temps de parcours Metz-Luxembourg décourageants parfois », martèle donc Franck Leroy aux oreilles de la directrice SNCF Grand Est qui sera en charge de faire circuler tout ce parc.
Et si le ton est ferme, c’est que l’enjeu est « majeur, essentiel, presque vital pour nos deux économies », assume la ministre luxembourgeoise. Avec l’apport de ces nouvelles rames, le rail franco-luxembourgeois doit être en mesure de transporter chaque jour 13.500 clients d’ici fin 2026, et même 22.500 en 2030. Contre à peine 9.000 à l’heure actuelle…
« Ça peut toujours apparaître extrêmement lent pour celles et ceux qui sont dans l’attente de l’amélioration de ce service. Mais l’on doit rattraper un retard terrible, et assurer cette montée en puissance sans interrompre le trafic sur un axe qui supporte déjà le passage des TER, de convois de fret et des TGV… », rappelle au passage le président de la Région.
Demain, le cadencement en heure de pointe devrait double que le rythme assuré aujourd’hui. On parle quand même d’un train toutes les 3’30” dont un TER chaque 7′.
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Ponctualité sous surveillance
Mais pour faire rouler autant de trains supplémentaires, encore faut-il s’assurer de leur parfait entretien. D’où la création d’un nouveau centre de maintenance ferroviaire à Montigny-lès-Metz. Soit 7.600 m² d’un hangar en mesure de réparer, entretenir, nettoyer les 51 rames Fluo à venir.
Là encore, le Luxembourg n’a pas hésité à cofinancer le projet. Le Grand-Duché apportant la moitié environ (50 M€) de la facture globale de l’investissement. Tout comme il l’a fait ces dernières années en apportant son soutien financier dans l’allongement des quais de 7 gares de l’axe Thionville-Metz.
En effet, grâce à ce nouveau Centre et avec les nouvelles rames, ce ne sont plus des trains de 80 ou 160 mètres de long qui circuleront. “Demain”, place à des trains de 240 mètres…
« Avec la SNCF, nous avons aussi révisé nos normes de ponctualité, complète aussi Franck Leroy Désormais, si un train a 3′ de retard sur l’horaire prévu, le prestataire devra payer à la Région une pénalité. La “tolérance” était de 6′ auparavant ». La Région a même poussé le curseur jusqu’à doubler le montant de la sanction, histoire de vraiment pousser SNCF Grand Est à être plus à l’heure désormais. Allez, on y croit !
Flash-back pour Montigny
S’il est une ville qui mérite le terme de cheminote en Moselle, c’est bien Montigny-lès-Metz. Pendez donc, les premiers ateliers pour s’occuper des locomotives et des wagons remontent ici à… 1850 ! Et c’est ainsi que pendant des années, la ville au sud de Metz a vécu au rythme des “mécanos du rail”. Jusqu’à ce que 2013 sonne définitivement la fin de cette activité d’entretien du matériel ferroviaire sur la commune.
Aussi aujourd’hui, la création d’un nouveau Centre de maintenance SNCF résonne donc comme une résurrection. En 2026, avec la mise en service de ce hall à 4 voies d’entrées, ce sont 100 emplois qui seront créés. « C’est une nouvelle pièce du puzzle de la mobilité franco-luxembourgeoise, une pièce indispensable, que ce Centre », a salué la ministre luxembourgeois en découvrant la maquette et le chantier.
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