Bienvenue au Cannabis social club de Trèves
Publié
par
Yves Greis
le 04/02/2025 à 13:02
ansDepuis 2023, au Luxembourg, les adultes ont la possibilité de cultiver leur propre cannabis (jusqu’à 4 plants). L’Allemagne a emboité le pas au Grand-Duché au printemps 2024 et, à son tour, assouplit sa loi autour du “brocoli” – surnom du cannabis là-bas. Depuis , les majeurs sont autorisés à cultiver trois plantes/personne. Mais pour obtenir une bonne récolte, il faut un équipement adéquat (terre, engrais, lampes chauffantes, eau) et surtout de la place pour que les plants se développent. D’où la création “outre-Moselle” de Cannabis Social Clubs (CSC) organisant cette culture pour leurs membres.
Rien que sous la tutelle de l’association Mariana Cannabis Social Clubs Deutschland, il existe aujourd’hui 180 associations locales comptant environ 18.000 membres. Du côté de Trèves, le CSC local regroupe ainsi 340 membres. « Actuellement, nous sommes à la recherche d’un local adapté à cette culture. Ensuite nous demanderons une licence pour commencer les plantations », explique la porte-parole de l’association
Un moment de convivialité
« L’aspect social est très important pour nous et notre communauté ne cesse de croître », poursuit Angélique Ivelj. Des réunions ont lieu régulièrement pour échanger entre nous idées, expériences. En plus, nous communiquons via Discord. On planifie des réunions, on organise des tables rondes numériques internes chaque semaine, on peaufine notre organisation. »
Combien de consommateurs de cannabis y a-t-il dans la plus vieille ville d’Allemagne ? « Il n’y a malheureusement pas encore de données fiables concernant les fumeurs. Cela est dû au fait que depuis l’entrée en vigueur de la KCanG (loi sur le cannabis récréatif), on n’a pas eu assez de recul et de temps pour collecter et évaluer les chiffres. De plus, de nombreux consommateurs se font encore discrets. Ils s’attendent encore à des “représailles” de la part des autorités ou de leur employeur. Cela s’explique par des décennies de prohibition. »
Le membre du Cannabis social club typique de cannabis est difficile à classer. « Nos membres sont variés, ont des professions et des situations de vie très divers et leur âge varie du début de la vingtaine à près de 90 ans », explique la porte-parole.
« Les Cannabis Social Clubs ont pour but de permettre l’accès au cannabis légal à ceux qui n’ont ni le temps, ni les compétences, ni un besoin aussi important pour cultiver eux-mêmes du cannabis », explique Jan-Henrik Ipsen de l’association Mariana Cannabis. « Les CSC sont importants parce qu’ils évincent le marché noir illégal, offrent un accès sûr au cannabis légal bon marché et proposent un service de conseil à bas seuil pour les problèmes de dépendance. »
Selon la loi allemande, les CSC ne peuvent pas faire de profits. Pas plus qu’ils ont le droit de faire de la publicité mais ils ont obligation de disposer de responsables prévention formés vers qui celles et ceux qui s’inquiètent de leur consommation peuvent se tourner.
« Chaque mois, nos membres peuvent recevoir jusqu’à 50 g de cannabis d’un CSC et ils ne peuvent être membres que d’un seul club », poursuit Jan-Henrik Ipsen. À Trèves, les adhérents ont estimé, lors d’un sondage, qu’ils se contenteraient de 15 g par mois (dosage suffisant pour se rouler un joint par jour).
Parmi les obligations légales, les Cannabis social clubs doivent faire tester et sécuriser leur récolte. Il est également interdit de consommer dans le local même du CSC. Et le produit proposé doit être conditionné (emballé) de manière neutre.
La ligne dure
Ces derniers mois en Allemagne, plusieurs réserves ont été émises sur le rôle des CSC. « Il y a malheureusement toujours des partisans de la ligne dure s’opposant à la légalisation du cannabis et souhaitant un retour aux anciens textes. Et cela même si les données scientifiques et les faits d’autres pays soutiennent cette légalisation », explique Angélique Ivelj.
Le fait que certains “clubs” aient du mal à se voir attribuer l’indispensable licence suscite aussi des critiques des amateurs de cannabis. « Nous attendons parfois depuis près de six mois une réponse des autorités. Cela ne rend pas les choses faciles – et certains petits CSC ont déjà abandonné. Mais nous continuons… »
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