Il y a 15 ans, certains politiciens s’interrogeait encore sur l’impact d’Internet. Aujourd’hui, il est clair que le monde est devenu numérique. Et au Luxembourg, les entreprises sont bien en peine de disposer d’autant de salariés experts en informatique qu’elles le souhaiteraient. « La Grande Région est vidée de ces profils », déclare même Serge Linckels, directeur du centre de formation public Digital Learning Hub.

Parmi la population luxembourgeoise comme dans la main-d’œuvre frontaliers, on ne trouve plus assez de professionnels formés. En effet, le Luxembourg est en train de mettre les bouchées doubles dans ce domaine. Tant l’État, avec son ministère de la Digitalisation et l’Université, que le secteur privé, (avec des entreprises au succès international comme l’annuaire médical Doctena ou la plateforme de réservation de services cosmétiques Salonkee) font avancer ce développement, explique Serge Linckels. Ce sont surtout les programmeurs qui sont recherchés.

Actuellement, les métiers ” Systèmes informatiques et télécommunications ” sont les plus demandés auprès de l’ADEM. Un récent Jobday organisé spécialement autour de cette spécialité a attiré plus de 30 entreprises et 1.000 candidats !

Mais pourquoi, dans le même temps, certains informaticiens ont quand même des difficultés à se faire recruter au Luxembourg ? Ainsi, l’Adem parmi ses 19.532  demandeurs d’emplois inscrits actuellement compte environ 500 hommes et femmes ayant pourtant cette compétence 2.0. La directrice de l’Agence pour le développement de l’emploi, Isabelle Schlesser, a récemment avancé une explication lors d’une interview sur RTL:  Les exigences des entreprises ont évolué, les attentes des candidats aussi.

Des exigences élevées

« Certains recruteurs recherchent quelque chose de très précis. Du coup, ils préfèrent ne recruter personne plutôt que quelqu’un qui ne répond pas à 100 % à leurs attentes », assure ainsi Serge Linckels. « Je doute que les entreprises luxembourgeoises aient une connaissance suffisante de la technologie pour savoir où se situent leurs besoins », souligne en revanche cyniquement un expert en informatique, qui préfère rester anonyme, sur la situation du marché du travail.

L’objectif du Digital Learning Hub est de donner aux gens l’occasion de se former à l’informatique. Pour cela, aucune connaissance préalable n’est nécessaire. Il n’est pas non plus indispensable d’avoir terminé sa scolarité pour participer aux cours. « Il faut juste de la détermination pour aller jusqu’au bout !»

Son directeur raconte que les personnes les plus diverses viennent aux formations. Parmi elles, des informaticiens souhaitant se perfectionner (par exemple apprendre un nouveau langage de programmation), des personnes ayant étudié l’informatique il y a de nombreuses années et voulant se remettre à niveau, mais aussi des personnes suivant un cours d’informatique pour la 1ère fois.

Peu importe alors qu’il s’agisse d’un résident, d’un frontalier ou d’un réfugié : les cours sont abordables (4 euros de l’heure). Pour les personnes sans emploi, les cours sont même gratuits.

« Depuis deux ans et demi que nous existons, nous avons déjà aidé 9.000 personnes. Parmi elles, de très nombreux frontaliers », explique le directeur à propos de son Hub. « Nous répondons à la demande de l’ADEM et du marché du travail et essayons de proposer les formations demandées. Par exemple, si beaucoup d’entreprises demandaient [le langage de programmation] Python, nous créerions des cours de Python pour que les gens aient la possibilité de s’y former et d’augmenter leur employabilité ».

Conseil pro

Serge Linckels a toutefois quelques conseils à donner à ceux qui voudraient acquérir rapidement quelques connaissances en informatique pour que leur CV se distingue. La maitrise de Word et Excel ne suffit plus, « dites aussi si vous savez vous servir de ChatGPT ou si vous maitriser la recherche d’informations sur le web…  »

« Le programme Power BI, par exemple, qui permet d’afficher des données sous forme graphique, est actuellement très populaire. » Le Luxembourg est devenu un « data driven country », comme on dit. Quiconque est capable de trouver, de documenter et de préparer graphiquement des données dispose clairement d’un avantage. La connaissance de la protection des données et du RGPD est également un avantage.

 

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