Le Luxembourg sans intérêt pour les espions russes… vraiment ?
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 08/01/2025 à 17:01
Ni actes d’espionnage, ni sabotages au Grand-Duché de la part des agents du SCR (successeur du légendaire KGB. Et c’est le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois en personne qui l’affirme. Ainsi, même s’il consent que, depuis le début du conflit en Ukraine, les services secrets russes s’agitent et que leurs actions « s’intensifient » en Europe, le pays de la Gëlle Fra serait épargné.
Un miracle ? Non, mais bien le fruit d’une vigilance des propres services secrets luxembourgeois (SREL), laisse espérer Xavier Bettel à l’occasion d’une réponse parlementaire. Pas sûr que cette seule indication rassure la députée Octavie Modert qui l’interrogeait sur ce sujet, ni même la population d’ailleurs… Pourtant, l’ex-chef de gouvernement et actuel vice-Premier ministre l’affirme : la sécurité nationale veille et rien de trouble ne se passe.
Pourtant, ailleurs, bien des signaux agressifs sont actuellement mis sur le compte des agents de Vladimir Poutine. En mer Baltique, des câbles de communication stratégiques sont sectionnés, un navire russe n’est pas loin. En Pologne, une entreprise qui mystérieusement prend feu, les regards se portent vers Moscou. En Allemagne, à l’aéroport de Leipzig, ce container DHL qui s’embrase aurait pu s’avérer une “arme” terrible si l’avion qui devait le transporter n’avait pas eu du retard… À Londres, c’est une société anglo-ukrainienne qui a été détruite.
Et même si Xavier Bettel joue la carte de la diplomatie et se montre apaisant en matière de risques, il y a quelques mois encore, le Luxembourg se disait pourtant visé par des cyberattaques dont l’origine ne faisait guère de doutes.
Des sites internet public et de plusieurs médias du Grand-Duché avaient alors été pris pour cible et temporairement rendus indisponibles… Les faits ne remontent qu’à l’été dernier, et depuis bien d’autres faits troublants se sont produits sur internet. Peut-être le fruit d’hackers individuels ? Peut-être aussi le résultat d’actions fomentées depuis la Place rouge ?
Toujours est-il que le Luxembourg de son côté met en vigilance les principaux acteurs économiques et informatiques contre ce danger. Et qu’il en parle et se coordonne aussi avec ses alliés de l’OTAN notamment. Mais nul doute à avoir : le soutien du Grand-Duché à l’égard de Kiev (humanitaire, militaire, financier) était et reste une position difficile à avaler pour le Kremlin.
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