Cinq ans de bons et mauvais jours, deux ans d’inactivité, deux mois sans salaire et maintenant ? Pour les 150 personnels encore en poste à Liberty Steel, la mise en faillite est loin d’annoncer un horizon plus dégagé. « Juste, ils et elles n’auront plus la boule au ventre de ceux à qui l’employeur offre des jours sans lendemain. Là, même si, l’emploi est perdu (au moins temporaitrement), on remet les gens sur des rails », estime le secrétaire syndical OGBL Robert Fornieri.

Avec ses homologues du LCGB, pour l’instant, lui est dans les comptes. Tout ce que doit l’ex-groupe industriel propriétaire de l’usine dudelangeoise doit être listé : les revenus non versés, les primes qui ont disparu faute d’argent, les congés dus et non soldés. « Une fois cette partie de la déclaration de créance établie, on pourra demander les avances au Fonds pour l’emploi ».

Mais, même bienvenu, ce chèque avant les fêtes  aura tout de même un goût amer pour les effectifs (60% de résidents, 40% de frontaliers). Chacun sera encore loin du compte de ce que son ancien employeur lui doit… Le 13e mois et la prime de fin d’année, ce ne sera pas pour cette fois, a même tenu à préciser le ministre du Travail Georges Mischo, ce 5 décembre.

L’État doublement préoccupé

L’Adem va maintenant jouer un rôle crucial. Et dès ce vendredi, l’agence de Belval va organiser deux sessions d’accueils des licenciés. D’abord pour leur expliquer leurs droits après une faillite, ensuite pour recevoir leur inscription comme demandeurs d’emploi.

C’est aussi aux caisses de l’Agence pour le développement de l’emploi au Luxembourg qu’il appartiendra de verser le salaire du mois de faillite et le suivantAvec en plus une indemnité à hauteur de 50% de ce qui est dû lors d’un préavis de licenciement. 

Ensuite, comme tout ceux à qui Liberty Steel doit de l’argent au Grand-Duché (fournisseurs, prestataires, caisses sociales), le sort des 150 personnels sera entre les mains du curateur. L’avocat Olivier Wagner a été désigné pour tenter avant tout de solder les comptes et payer un maximum des dettes.

Combien ? « Disons plusieurs dizaines de millions d’euros », estiment les syndicats.

Et OGBL et LCGB d’espérer que l’ardoise soit effacée du fait de la reprise de l’usine (ex-ArcelorMittal). « Même pour le curateur, c’est la solution idéale. Le repreneur arrive, paye et le dossier est clôt en quelque sorte. Sachant que l’espoir c’est qu’un maximum d’employés expérimentés soient alors repris. » Un repreneur qui devra financer quelques mises en conformité avant de pouvoir reprendre la production, avertissent déjà les ex-salariés.

Si le sort de l’usine et ses effectifs constitue une préoccupation pour le gouvernement, le ministère des Finances ne cache pas une seconde inquiétude. En effet, Liberty Steel a bénéficié de prêts durant la période Covid pour lesquels l’État s’est porté garant.

Ainsi, 13 M€ de ces prêts n’ont toujours pas été remboursés par le groupe industriel en pleine déliquescence. Les finances publiques pourraient donc devoir verser 85% de cette somme, si jamais le curateur ne parvenait pas à obtenir suffisamment d’argent…

 

En rubrique EMPLOI,
cliquez sur des dizaines d’offres