C’était acté : Doel 4 et Tihange 3 (la plus proche du Luxembourg) resteraient en fonctionnement dix ans de plus que la limite initialement fixée aux deux réacteurs nucléaires. Mais ça, c’était avant. Avant que les élections fédérales belges ne désignent une nouvelle majorité et que l’homme retenu pour former le prochain gouvernement, le conservateur Bart de Wever ne se déclare favorable à une activité poussée jusqu’à 20 ans supplémentaires.

Engie, l’énergéticien en charge des deux sites, avait déjà émis des doutes durant l’été ; il vient de les réitérer. Allant même jusqu’à évoquer de possibles “risques”, de difficultés imprévues… « Ce n’est pas une option sur la table aujourd’hui », tranche net le groupe.

D’ailleurs pour le groupe français, il ne sera pas non plus question d’investir dans de futurs sites nucléaires en Belgique, à l’avenir. Et cela même si 70% des belges récemment interrogés se disaient disposés à la voir se construire de nouvelles centrales.

 

Et puis, vient d’indiquer Engie aux parlementaires du Royaume, rien ne dit déjà que la Commission européenne va accepter l’accord signé entre le gouvernement et l’opérateur sur la prolongation d’une décennie des deux “plus jeunes” réacteurs du pays.

Si cela devait être le cas, le pays se retrouverait en difficulté d’approvisionnement en électricité dès l’hiver 2025, souligne l’exploitant.

Et qu’on ne demande pas non plus à Engie de relancer les installations de Doel 3 et Tihange 2 placées à l’arrêt. Le constat est clair : « Il n’y a pas de retour en arrière possible pour ces unités en phase post-opérationnelle »… Toute prolongation dans ces deux cas est ainsi inenvisageable.

L’énergéticien a en effet tourné la page de ces deux réacteurs dont le démantèlement des salles des machines est déjà bien avancé. De plus, la décontamination chimique du circuit primaire a été achevée en ce qui concerne Doel 3 et se poursuit sur Tihange 2.

La coalition Arizona va donc sans doute revoir sa stratégie énergétique pour l’avenir.