Les hérissons de nos régions ne devraient plus tarder à entrer en hibernation. Pas pour autant que l’on va cesser de parler d’eux, en Wallonie notamment. En effet, voilà des années que la région se mobilise pour sauvegarder l’animal. En effet, l’Erinaceus europaeus serait en train de disparaître sous les attaques des… robots-tondeuses. Mis en fonctionnement de nuit, les engins viendraient “faucher” involontairement le petit mammifère insectivore qui, dans l’obscurité, se dirige essentiellement à l’odorat et à l’ouie.

Mais les appareils silencieux ne sont souvent pas repérés par l’animal. Flairant le danger, il se met en boule et se retrouve pris sous les lames. Au mieux, ce seront quelques-uns de ses pics qui feront les frais de cette tonte, au pire le voilà privé d’une patte ou de la vie. Déjà menacé par le trafic routier ou l’usage de pesticide (granulés anti-limaces et poisons pour rats notamment), voilà donc un péril de plus pour le hérisson.

Côté wallon, bien des communes ont pris des arrêtés pour limiter l’usage de ces tondeuses-robot. Namur ou Florenville mais aussi Fleurus, Aywaille, Ohey, Seneffe, les exemples se multiplient. Au point que l’on ne sait plus trop quelle réglementation s’adapte et que des tensions sont nées suite à des contrôles de respect de ces textes locaux.

Aussi, la ministre de la Nature, Anne-Catherine Dalcq a décidé de mettre les pieds dans les  plats. Elle propose de rédiger un règlement régional qui s’appliquera à l’ensemble des 262 communes de la région. Partant du constat que « le hérisson est en difficulté ». Pour l’heure, elle n’a pas précisé les limites qu’elle entendait fixer (10h-17h pour l’utilisation de sa tondeuse-robot ?).

Mais le constat est partagé au Luxembourg par l’asbl natur&ëmwelt qui veille à la protection de la biodiversité locale. Selon elle, pas de doute : il y a bien déclin de la présence du hérisson en campagne comme en ville. le « visiteur épineux des jardins» a été reclassé sur la liste des espèces passant de « non menacé » à « potentiellement menacé »…

Un constat que partage les équipes des centres de soins du Grand-Duché qui voient de plus en plus de “boules de pics” leur arriver blessées par les lames des tondeuses automatiques.

En 2022, la Post luxembourgeoise avait émis un timbre à l’effigie de l’animal, espérons que cela ne soit pas là un hommage pré-posthume… Mais le pays n’a toujours pas décidé d’instaurer une protection particulière autour du “niglo”. Et cela contrairement à bien des pays du continent comme la France, la Belgique, la Suisse, le Royaume-Uni ou Allemagne.

Dans ces États, la loi réprimande quiconque intente à la bête autant qu’à son environnement.

 

Suivez aussi nos actualités sur Instagram