L’assurance-chômage française veut réaliser des économies. Et un des moyens envisagés est de réduire, dès 2025, l’indemnisation des demandeurs d’emploi résidant en France mais ayant précédemment travaillé en France. En appliquant un “coefficient réducteur” sur le montant versé à ces ex-employés du Luxembourg (de Suisse, Allemagne, Italie…), l’espoir est de moins verser d’argent à cette catégorie de population dont le chômage est souvent basé sur un revenu plus élevé que celui versé dans l’Hexagone.

Pour la députée de Thionville, il s’agirait là d’une « mesure discriminatoire », d’un « accord insatisfaisant ». Des termes employés par Isabelle Rauch qui fait écho à la prise de position des syndicats OGBL et LCGB sur le sujet. Eux parlaient de « nouvelle discrimination » à l’égard des frontaliers.

Pour l’élue Horizon de la 9e circonscription de Moselle, si l’accord venait à être entériné, « les chômeurs frontaliers supporteraient près de 60% des économies réalisées alors qu’ils ne représentent que 0,3% des personnes au chômage en France ». Et de s’interroger avec son suppléant, Lucas Grandjean (Républicain) : « Pourquoi discriminer ces personnes alors même qu’elles ont dépensé leurs revenus, souvent plus élevés, dans nos bassins de vie et ont ainsi permis de contribuer à l’emploi ? »

Bouteille à la mer

D’ailleurs, notent les deux élus, l’accord discuté par les partenaires ne va pas dans le sens de ce qui est actuellement visé par l’Europe. À savoir l’attribution du verserment des prestations de chômage à l’État membre du dernier emploi, ceci lorsque le travailleur frontalier y a presté pendant a minima 12 mois. L’État de résidence n’étant sollicité pour payer les indemnités chômage qu’en dehors de ce cas de figure.

La Commission européenne a d’ailleurs proposé une réécriture des textes en vigueur allant dans ce sens. La députée demande donc à ce que « la France agisse au niveau européen pour que les négociations sur cette révision aboutisse au plus vite ».

Pour Isabelle Rauch et Lucas Grandjean, il convient donc de supprimer la mesure pénalisant les chômeurs ex-frontaliers de l’accord envisagé pour assurer le budget de l’Unédic en France. Faute de quoi d’ailleurs « cette mesure d’économie serait remise en cause d’ici quelques mois. Ce qui serait un non sens total pour nos finances publiques ».

Cet appel a été expédié respectivement aux syndicats engagés dans les négociations mais aussi aux ministre du Travail & de l’emploi (Astrid Panosyan-Bouvet) et son homologue délégué chargé de l’Europe (Benjamin Haddad). De quoi lui donner un peu plus de portée à ce souhait exprimé par deux élus de la majorité gouvernementale.

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