Pour les salariés, la route est aussi dangereuse que le travail
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 12/11/2024 à 12:11
Avec 19 accidents du travail mortels enregistrés en 2023 au Grand-Duché, l’année n’aura été ni une “bonne”, ni une “mauvaise” année si l’on peut dire. Les chiffres recensés par l’Association Accidents Assurance (AAA) se rétablissant au niveau d’avant pandémie côté vies perdues par des salariés en activité ou se rendant/rentrant du travail. Cependant, facteur rassurant, le taux de fréquence des accidents du travail (AT) en général s’est lui maintenu aux niveaux de 2021-2022 quand les consignes sanitaires avaient imposé soit plus de télétravail, soit moins de temps presté en entreprise ou sur des chantiers (et donc possiblement moins de risques d’accident).
Ainsi, quand le ratio nombre d’AT/nombre de salariés avoisinait encore les 5% en 2016, les 4,5% en 2019, ce taux de fréquence a réussi à se stabiliser à 3,5% l’an dernier. Reste des chiffres encore impressionnants : 3.003 accidents de trajet enregistrés, 14.273 accidents de travail et 133 maladies professionnelles reconnues en un an.
Dans une réponse parlementaire, le ministre du Travail vient de détailler les circonstances dans lesquels ces 19 hommes et femmes avaient perdu la vie en 2023. Et il s’avère qu’autant sont décédés à leur poste que sur la route (9 cas dans chaque circonstance). Cela alors qu’il y a 4,7 fois plus d’AT que d’accidents de trajet reconnus par l’AAA.
L’an passé, un décès a été imputé à une maladie professionnelle reconnue (en lien avec une forte exposition à l’amiante).
Sur les 9 accidents fatals survenus durant le temps de travail, 4 sont dus à une mort naturelle, 1 lors d'un déplacement professionnel, 1 en secteur agricole, 1 autre dans la construction et enfin, deux personnes sont décédées lors d'essais sur un circuit de course à l'étranger.
Pour les accidents de trajet fatals, le ministre Georges Mischo détaille : 6 morts ont été enregistrées dans des collisions entre travail-domicile et les 3 autres disparitions sont liées à une mort naturelle survenue au volant.
Pour tenter d'atténuer cette mortalité "au travail", le ministre n'entend pas revenir sur les deux axes choisis par le Luxembourg : meilleure prévention des risques et des contrôles « réguliers et inopinés » pour vérifier la bonne application des normes de sécurité en milieu professionnel.
Port des équipements de protection, conformité des machines et installations : l'Inspection du travail a fort à faire (en témoignent les 14 millions d'euros d'amendes dressées) mais cela ne peut que porter ses fruits.
En 2025, annonce Georges Mischo, une nouvelle campagne de sensibilisation à la sécurité routière viendra également rappeler combien avant ou après sa prise de poste la vigilance reste indispensable. Et cela même si la durée de travail (40h/semaine), la pénibilité des missions effectuées mais aussi le stress lié à la circulation doivent sans doute être aussi pris en considération pour expliquer cette morbidité des salariés en trajet.
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