Nouvelle poussée de déficit pour la Caisse nationale de santé
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 07/11/2024 à 12:11
Il reste près de 923 millions d’euros dans les caisses de la CNS. Mais quand, comme l’organisme d’assurance-maladie luxembourgeois, vous veillez sur près de 953.000 assurés, cela peut vite fondre. D’ailleurs, à l’heure étudier les comptes 2024 de la Caisse nationale de santé, les perspectives annoncent que d’ici 2028 le niveau de réserve le plus bas autorisé (10% des dépenses) sera atteint. C’est que, chaque année, ce sont plus de 4 milliards d’euros de dépenses qu’il faut assumer…
Mercredi, au sortir de la quadripartite rassemblant CNS, syndicats, patronat et gouvernement, la ministre de la Sécurité sociale a donné rendez-vous au printemps prochain pour présenter de nouvelles orientations. Pour Martine Deprez, pas question d’en dire plus pour le moment.
Pas un mot donc sur une possible hausse des cotisations salariales ou patronales (leur taux n’a pas bougé depuis 2011). Quelques ouvertures possibles sur une prise en charge plus conséquente par le budget de l’État du budget maternité (20 M€ donné aujourd’hui pour le double de prestations versées…) ou une part plus importante dans le soutien aux investissements hospitaliers. Autant d’argent que la CNS n’aurait donc plus à assumer sur son seul budget.
Pas éternelle
Et si les syndicats réclamaient cette double avancée, ils n’auront pas été entendus pour l’heure sur une amélioration des remboursements de soins dentaires ou d’optique. Promise depuis des lustres, cette augmentation tarde à devenir réalité. Mais là encore, à défaut de consentir ou refuser l’idée, la ministre repousse à « avril ou mai 2025 » ses propositions.
Pour 2024, il semble que les comptes de la Caisse nationale de santé ait souffert d’un manque de recettes dû à une progression moindre de la masse salariale par rapport à la montée des dépenses. Contrairement à 2023 qui, elle, s’était soldée par un exercice positif de la CNS (+ 100 M€).
Selon les estimations, un déficit pourrait à nouveau survenir en 2025. Cette fois, il serait question de 160 M€ de “trou” à combler. Là encore, la réserve sera utilisée, mais chacun à conscience qu’elle n’est pas éternelle. Un peu comme celle de la Caisse nationale d’assurance pension qui assure le paiement des retraites… CNS, CNAP : mêmes maux, on verra quels remèdes le gouvernement Frieden-Bettel mettra sur l’ordonnance.
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