Pression des syndicats pour de meilleurs remboursements santé
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 05/11/2024 à 12:11
« Des promesses vides ! » Pas contents les syndicats à l’heure de retrouver, mercredi, la ministre de la Santé pour la quadripartite en matière d’assurance maladie-maternité. Martine Deprez n’est pas encore face à eux que CGFP, LCGB, OGBL et FGFC ont décidé de lui mettre la pression en lui rappelant que ses prédécesseurs avaient tous dit oui à des revalorisations de remboursements en matière de soins dentaires et aides visuelles mais qu’au final les augmentations ont été rares…
Il devait y a voir un mieux sur la prise en charge des composites dentaires (dit “plombage blanc), rien au final. Du mieux sur les prothèses dentaires (notamment pour permettre un renouvellement plus régulier), rien non plus. Et d’autres exemples en matière d’optique pourraient rallonger la liste des reproches. Conclusion pour les syndicats : « Les améliorations des prestations restent à la traine ».
Autant dire que les représentants des salariés du privé comme de la fonction publique et communale attendent des décisions positives plus que des engagements concernant les sommes que la Caisse nationale de santé (CNS) reversent à ses 953.000 assuré-e-s, résidents comme frontaliers. Plus question de rester sur des soins pour les dents (dont le coût reste pour moitié à la charge des patients) ou optique (jusqu’à 75%).
L’État doit payer sa part
Et que l’on ne vienne pas dire aux syndicats qu’il n’y a plus d’argent pour assurer cette couverture améliorée. Car là encore, les quatre forces voient rouge. Selon les organisations, il convient de revoir surtout le mode de financement de la CNS. À commencer par la dotation que l’État doit à la Caisse pour, a priori, couvrir l’intégralité des dépenses engagées en matière de maternité.
Depuis 2011, l’État verse 20 millions d’euros. Un chèque qui n’a pas varié d’un cent en treize ans quand les sommes engagées par la Caisse au profit des parents s’approche des 40 M€… Idem pour les frais administratifs supportés par l’un quand l’autre devrait les payer. De fait, selon FGFC, CGFP, OGBL et LCGB « la CNS supporte plus de 150 M€ de dépenses qui devraient être en totalité compensées par le gouvernement ». Sans oublier la participation demander à l’organisme pour investir dans l’amélioration du système hospitalier (20% des investissements mobiliers ou immobiliers) quand cette somme pourrait être assumée par l’État lui-même.
Résultat : le déficit annuel se creuse et l’on puise donc dans la réserve financière de l’organisme pour assumer ces remboursements ou dépenses et équilibrer les comptes de la Caisse d’assurance santé-maternité. D’où la revendication affirmée en commun d’un nécessaire « recentrage des dépenses de la CNS sur son activité principale, à savoir la prise en charge des prestations en espèces (notamment indemnités de maladie) et prestations en nature (comme le remboursement de soins et de mémoires d’honoraire ou prise en charge de médicaments). »
Si des recettes nouvelles sont à envisager, la ministre pourrait envisager de décloisonner le plafond de cotisation. Autrement dit que les assurés les plus aisés payent plus qu'aujourd'hui.
On verra, mercredi, si ces propositions ne font pas trop tousser la ministre mais aussi le patronat. Mais alors que les tensions sont déjà vives entre gouvernement et syndicats au sujet du devenir des retraites, du travail dominical ou des conventions collectives allumer un nouveau brasier pourrait s'avérer périlleux.
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