C’est peu dire qu’en ce mois d’octobre 2024, les relations entre le ministre du Travail et les deux principaux syndicats du pays ont tourné au vinaigre… Et si Georges Mischo avait fait le dos rond jusqu’à présent, laissant s’abattre les critiques, dans une interview à Virgule.lu, le ministre montre les muscles : expliquant en quelque sorte que, oui, c’est lui le patron sur les dossiers “brûlants” du moment : futur des conventions collectives au Luxembourg et allongement des heures de travail dominicales dans le secteur du commerce.

Mais voilà qu’un soutien de poids vient conforter le ministre -et donc le Gouvernement- dans ces récentes prises de position : le représentant du patronat luxembourgeois en personne. Michel Reckinger, au micro de RTL, allant totalement dans le sens des orientations annoncées ces derniers jours.

Que les syndicats ne soient plus automatiquement à la table des négociations quand une entreprise du pays décide de travailler sur une nouvelle convention collective ? Logique pour le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises. LCGB et OGBL peuvent bien claquer la porte du ministère quand ce point est abordé, le patronat ne voit rien à redire sur ce changement envisagé pour l’avenir.

La tristement célèbre commission

Et Michel Reckinger de s’appuyer sur un chiffre : 56%. Soit la part de délégués du personnel dernièrement élus et qui ne sont pas affiliés à un syndicat. Donc la plupart ! « Nous avons 30 000 entreprises où il n’y a pas de syndicat dans la délégation (…) Elles ont toutes des questions très spécifiques, elles ont toutes besoin de réponses très spécifiques ». Autrement dit, rien de tel que les employés du site pour négocier un accord, sans l’intrusion de syndicalistes “hors sol”.

Pour la voix de l’UEL, c’est justement parce que les organisations syndicales ne voulaient pas reconnaître cette réalité sociale que le 9 octobre ils ont quitté la désormais « tristement célèbre CTPE », comme dit Michel Reckinger de ce  Comité permanent du travail et de l’emploi qui a viré au fiasco.

Même défense de Georges Mischo sur la réforme des heures de travail le dimanche. Le ministre va présenter un projet de loi pour faire passer le quotat maximal de 4h à 8h ? Fort bien pour l’UEL. Ce serait là une réponse pragmatique à la demande de nombreux salariés employés dans le secteur du commerce et de leur hiérarchie.

Vers les 52 dimanches d’ouverture

Augmenter cette durée dominicale justifieraient les déplacements aux yeux de certains salariés. Et la mesure faciliterait l’organisation des planning du travail pour leur direction. Michel Reckinger et les siens soutiendront donc cette démarche.

Mais le ministre du Travail a déjà laissé filtrer qu’il voulait aller plus loin encore. Ainsi, sa proposition de loi devrait faire passer le nombre d’ouvertures de magasins le dimanche toléré de 6/an à… 52. Donc à chaque fin de semaine possiblement. Un point qui visiblement n’a pas encore été communiqués aux syndicats. Un nouveau ballon sonde lancé ou une vraie volonté ? L’avenir le dira.

 

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