Instauré depuis 1944, le salaire social minimum concerne plus de 65.000 salariés au Luxembourg. Et la petite phrase lâchée dernièrement par le ministre du Travail va leur mettre du baume au cœur : oui, le SSM va être réévalué d’ici peu. Ainsi, Georges Mischo se donne un mois pour présenter un texte en ce sens. Pour l’heure, on en saura pas plus (ni sur le montant de l’augmentation, ni sur sa date d’application). Mais la mesure interviendrait quel que soit le mois de déclenchement du prochain index qui, lui, rehaussera l’ensemble des salaires, traitements et pensions de + 2,5%.

Mais il ne s’agit pas là d’une largesse du gouvernement luxembourgeoise, juste l’application d’un texte qui indique que cette révision doit avoir lieu tous les deux ans, et le moment est venu. D’ailleurs, durant l’été, le ministre du Travail avait douché tout espoir d’une hausse substantielle de ce “SMIC”.

Après le “cadeau fiscal” accordé aux bénéficiaires du salaire social non-qualifié, le Luxembourg va maintenant tendre vers le “salaire minimum adéquat“. Une recommandation cette fois de l’Europe à traduire dans la réalité nationale. Mais dans l’esprit de la majorité CSV-DP, il existe bien d’autres leviers à activer pour redonner du pouvoir d’achat aux salariés les moins bien payés que de gonfler le SSM. Et notamment d’insister sur un accès plus systématisé aux aides sociales proposées et que bon nombre de personnes ne réclament pas.

Clairement, l’opposition aurait préféré que le salaire minimum soit plus revalorisé. Mais inutile de se faire des illusions sur ce point pour l’heure. D’ailleurs, les partis d’opposition parlent d’ « occasion manquée » à l’heure où la pauvreté gagne du terrain dans le pays.

Après les crispations de ces derniers jours entre le ministre Mischo et les syndicats, voilà un nouveau point qui ne manquera pas d'irriter le clan salarial. Et ce n'est pas l'annonce de la création d'un "organe consultatif" devant aider le gouvernement à faire des choix sur le salaire minimum qui va apaiser les relations.

En effet, là aussi, l'initiative ne tient qu'à la transcription au Grand-Duché d'une obligation fixée par l'Europe. Ce "bidule" devrait se réunir deux fois par an au moins, et rassemblera les partenaires sociaux (Etat, patronat, syndicats) mais aussi l'Inspection du travail (ITM), l'Agence pour l'emploi (Adem) et l'Inspection générale de la Sécurité sociale (IGSS).

La structure ne serait pas décisionnaire mais juste consultative. Donc d'un poids bien léger face au choix du gouvernement.

 

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