Jusqu’à il y a peu, le Luxembourg n’était pas considéré comme un modèle en matière de Défense. Le pays faisait partie des États qui investissaient moins de 2% de leur PIB dans leur défense nationale, comme le souhaitait l’OTAN et même au grand damne de l’ex-président Trump.

Cela est en train de changer, car les militaires luxembourgeois devraient disposer à l’avenir d’un budget sans précédent. Du coup, voilà le pays prêt à investir notamment dans son propre “skydome”, c’est-à-dire des systèmes de défense aérienne.

La défense aérienne et antimissile fait partie des déficits de l’Union européenne. C’est ce qu’a déclaré récemment le responsable des affaires étrangères Josep Borrell. L’ European Sky Shield Initiative (ESSI) veut mettre en place un tel dispositif. Parmi ses 22 membres figurent de nombreux pays de l’Union européenne, dont la Belgique et l’Allemagne. Mais aussi, par exemple, la Turquie et le Royaume-Uni. La France n’en fait pas partie.

La politique s’active

Le Luxembourg est lui aussi remarquablement absent, comme le remarque le député Pirate Sven Clement. Dans sa question parlementaire, il s’interroge sur l’importance de cette initiative pour le Luxembourg, notamment compte tenu de l’importance stratégique de l’aéroport du Findel.

L’ESSI a été créée par l’Allemagne et ce sont surtout les pays qui ont déjà un système de défense aérienne qui y participent, explique la ministre de la Défense Yuriko Backes. Comme un tel système n’existe pas encore au Luxembourg, le pays n’en est pas devenu membre dans une première phase.

Mais à l’avenir, le Grand-Duché veut devenir actif, affirme la ministre. « Au Luxembourg aussi, nous sommes conscients de l’importance de la défense aérienne. C’est pourquoi nous investirons à l’avenir dans de tels systèmes ». Le plan du Luxembourg visant à augmenter l’effort de défense à 2% du revenu national brut d’ici 2030 a été présenté lors du sommet de l’OTAN à Washington et comprend également un projet pour la défense aérienne et antimissile du Luxembourg.

Le gouvernement n’est cependant pas encore au clair sur une adhésion à l’ESSI. Outre l’ESSI, qui repose principalement sur des systèmes de défense américains et allemands, il existe également des systèmes de défense français très performants, selon Backes. Ces systèmes seraient intégrés dans la défense aérienne sans faire partie de l’ESSI.

Comme le Luxembourg manque d’expertise dans ce domaine très complexe, le gouvernement discute actuellement avec des « partenaires » potentiels. La décision de savoir qui sera finalement choisi comme « partenaire » du Luxembourg sera ensuite déterminante pour savoir si le Luxembourg deviendra membre de l’ESSI, selon Backes.

 

L’armée luxembourgeoise renouvelle son parc de véhicules

L’Armée luxembourgeoise vient de présenter les deux premiers des 80 nouveaux véhicules attendus. Il s’agit de Commande Liaison and Reconnaissance Vehicles (CLRV) du fabricant Thales. Les engins seront livrés progressivement d’ici octobre 2026. Avec ces nouveaux blindés, l’armée entend remplacer ses “vieux” Humvees et Dingos.

Afin que l’Armée luxembourgeoise, spécialisée dans la reconnaissance, puisse remplir sa mission au mieux, l’investissement était indispensable, explique-t-on officiellement. L’Armée sera également équipée à l’avenir de nouveaux véhicules de combat Jaguar (38), Griffon (16) et Serval (5).

*La photo de l’article montre un système Patriot américain

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