Actuellement, il existe 35 mutuelles au Luxembourg ; la CMCM étant la plus importante dans le pays. Contrairement aux compagnies d’assurance, il ne peut en aucun cas s’agir d’entreprises. Elles n’ont donc aucun but lucratif, et si les plus grandes  fonctionnent avec des salariés, de nombreuses structures s’appuient encore sur le seul bénévolat. Pour fonctionner, ces mutuelles doivent obtenir un agrément du ministère de la Santé et de la Sécurité sociale.

Régies par une loi de 2019, les mutuelles ont comme principal intérêt d’abonder les remboursements de la Caisse nationale de santé. Chacune ayant une participation complémentaire plus ou moins forte. Mais ce que certain-e-s ignorent, c’est qu’adhérer à une mutuelle peut aussi s’avérer fiscalement avantageux.

En effet, les cotisations payées à une « société de secours mutuels » peuvent être déduites de son impôt sur le revenu. Sur la déclaration d’impôts luxembourgeoise, elles peuvent être ajoutées à la ligne dédiées aux “cotisations d’assurance”. Et cela avec toutefois un plafond global de 672 euros. Une somme cumulable pour le/la conjoint-e et chaque enfant.

« Cette limite est souvent déjà atteinte avec la déclaration des montants versés pour d’autres assurances (comme la protection incendie) », explique Robert Köller, trésorier de la Fédération nationale des mutualités luxembourgeoises (FNML).

Par professions

La véritable “force” des mutuelles réside donc dans les prestations fournies à leurs adhérents. Le complément de paiement des frais de consultation d’un médecin, un bonus de remboursement de soins dentaires ou optiques.

Il existe aussi des “caisses de décès” qui accordent des versements aux proches à la mort du cotisant. À sa disparition, les  proches reçoivent un pécule pour financer, par exemple, tout ou partie des obsèques.

D’autres de ces mutuelles sont thématiques ou ne sont ouvertes qu’à des groupes professionnels particuliers – par exemple les pompiers, employés d’une commune ou membres d’associations musicales. Elles offrent alors des prestations liées aux risques spécifiques de ces emplois et activités.

En principe, tout le monde peut devenir membre des mutuelles (qu’il s’agisse de Luxembourgeois, de résidents étrangers ou de frontaliers). Toutefois, certaines d’entre elles prévoient des conditions particulières (métier exercé notamment). Mieux vaut donc se renseigner avant de faire les premières démarches.

L’histoire de ces mutuelles du Grand-Duché remonte au XIXe siècle. À cette époque, lorsqu’un ouvrier avait un accident ou tombait malade, il était confronté à un problème : personne pour l’aider à faire face aux frais entraînés par la blessure ou le virus. Différents groupes professionnels se sont donc réunis, créant des structures solidaires auxquelles ils versaient régulièrement de l’argent afin d’apporter le coup de pouce financier indispensable au malade, blessé ou à sa famille.

D’abord sous la bannière d’associations, elles ont obtenu leur propre loi en 1891 et devaient même, au début, évoluer vers le système d’assurance luxembourgeois, comme le rappelle Robert Köller. Cela n’a pas eu lieu.

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