La détention correspond à une privation de liberté, pas d’opinion ni de religion. Et c’est bien cette notion que les députés luxembourgeois estiment nécessaires d’inscrire dans les textes. Plus particulièrement dans un projet de loi devant être soumis au vote prochainement. Il y serait notamment indiqué que les différents représentants religieux puissent disposer de facilité d’accès aux croyants derrière les barreaux.

Ainsi, rabbins, curés, imam, pasteurs (pour ce citer que les principaux) auraient à l’avenir la possibilité de demander un agrément auprès du ministère de la Justice. Avec ce document, ces religieux disposeraient de la possibilité d’entrer dans les locaux pénitentiaires « sans contrôle de sécurité ». Un “privilège” qui n’est accordé à aucun autre visiteur jusque-là; pas même aux avocats.

Par ailleurs, possibilité serait donnée à ces religieux d’effectuer des visites individuelles, non pas au parloir mais directement dans les cellules des détenus. Là encore, une liberté unique accordée en dehors du personnel pénitentiaire lui-même. Aux gardiens d’appréhender cette nouvelle possibilité et les risques de transmission de substances ou d’objets interdits qu’elle peut laisser craindre, même de la part d’hommes de foi.

« Les exigences qu’aura le ministère de la Justice avant d’attribuer ce “laissez-passer” seront suffisamment sérieuses pour ne pas risquer d’accorder ce droit à quelqu’un de dangereux pour l’institution et son fonctionnement (casier de judiciaire vierge par exemple) », estime la député Stéphanie Weydert, rapportrice du projet de loi.

À défaut du “laissez-passer” des autorités, il est clair que comme tout proche des quelque 650 condamnés ou prévenus en détention, les ministres des cultes devront respecter les règles strictes de contrôle. « Sur ce point, nous nous sommes imprégnés de ce qui se fait déjà en France et en Belgique. Cela n’a pas l’air de dysfonctionner », rassure la parlementaire.

Des papiers…. stupéfiants

Et si les députés “ouvrent la porte” d’un côté, un prochain vote pourrait aussi apporter une nouvelle restriction dans le quotidien des prisons luxembourgeoises. Ainsi, jusqu’à présent, les courriers officiels reçus par les incarcéré-e-s ne pouvaient être contrôlés avant remise à leur destinataire. Cela devrait changer.

Et pour cause… Dans plusieurs cas, il s’est avéré que les enveloppes frappées du sceau de l’une ou l’autre des administrations contenaient des papiers « imbibés de drogues, comme le Spice » ! Désormais, le personnel sera autorisé à vérifier le contenu des lettres reçues, en cas de suspicion. « C’est incroyable l’ingéniosité déployée pour faire rentrer des stupéfiants en prison. Là, il y avait une faille, nous allons la résorber », indique Stéphanie Weydert.

Pour mémoire, l’administration pénitentiaire dispose de sa propre brigade canine. Des chiens notamment dressés pour la détection de ce type de produits. « Ils assurent une présence hebdomadaire dans chacun des trois centres pénitentiaires, mais peuvent également intervenir sur demande ponctuelle ou urgente en cas de doute sur la présence de substances illicites », indiquait il y a peu le directeur de cette administration. Les prisons sont aussi équipés de détecteurs qui ont déjà fait leurs preuves en matière de découvertes de drogues en cellule.

Dans le rapport du ministère de la Justice 2023, aucun chiffre n’est tombé sur le nombre d’infractions aux stupéfiants relevés en prison.

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