Le Luxembourg reste un pays de voitures. Le développement à toute allure du réseau de tramway et le fait que les transports publics soient gratuits n’ont pas encore renversé la donne. Mais c’est bien vers le déploiement des véhicules électriques que les gouvernements successifs ont fait le forcing. Avec incitations financières données pied au plancher.

Dans les concessions automobile, l’effet de la prime a été nettement perceptible ces dernières années. « Les voitures électriques étant encore relativement coûteuse, aussi le “bonus” est clairement un élément qui peut inciter les clients à opter pour ce type de modèle », confirme ainsi Frank Lentz de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fédamo). Selon les derniers chiffres, sur les 10.085 nouvelles voitures immatriculées au Luxembourg au 3e trimestre, un tiers étaient des “pures électriques“.

Lors des négociations avant achat, les vendeurs demanderaient aux clients leurs habitudes de conduite et recommanderaient ensuite une voiture électrique si cela s’avère approprié. « Pour les personnes achètant une voiture électrique par conviction, la prime reste secondaire », explique Frank Lentz.

Mais ce n’est pas là la majorité de la clientèle, ajoute-t-il. Pour la plupart des automobilistes, le coût d’achat joue évidemment un rôle important. À côté de cela, le second facteur d’hésitation reste  l’autonomie (en amélioration constante).

Nouvelles règles pour les subventions

Depuis le 1er octobre, le gouvernement luxembourgeois a apporté des changements dans ces mesures d’encouragement. D’une part, la prime maximale a été réduite. Passant de 8.000 à 6.000 euros. D’autre part, les voitures très puissantes (plus gourmandes en énergie donc) ne sont plus subventionnées.

Désormais, seuls les véhicules dont la consommation électrique est inférieure à 160 Wh/km sont éligibles pour recevoir la totalité de la prime. Les propriétaires de véhicules de 161 Wh/km et 180 Wh/km ne pourront, eux, bénéficier que d’une prime de 3.000 € maximum.

Par ailleurs, ceux qui veulent acheter une voiture spacieuse doivent également faire attention s’ils ne veulent pas risquer de ne pas recevoir d’aide de l’État. Les voitures électriques à 7 places ne sont subventionnées que si l’acheteur prouve qu’il vit dans un ménage d’au-moins 5 personnes.

« En tant que Fédération professionnelle, nous avons exigé que les aides soient maintenues à un niveau élevé, rappelle Frank Lentz. Nous estimons que ces exigences ont été satisfaites par la nouvelle réglementation ». La Fédamo regrettant juste « qu’une grande partie des e-voitures sortent des critères pour pouvoir bénéficier de la prime la plus élevée ».

Outre la prime, rappelle Frank Lentz, la qualité de l’infrastructure de recharge s’avère primordiale dans le choix des consommateurs. Celui qui achète une voiture électrique doit avoir l’assurance de pouvoir la recharger facilement. L’absence de bornes dans l’environnement de l’automobiliste constitue un autre point pouvant dissuader à l’achat d’un modèle électrique et retenir une motorisation thermique…

Toutefois, le “petit” Luxembourg compte déjà plus de 2.000 stations de recharge accessibles au public sur son territoire. En avril, le gouvernement a même choisi d’injecter 4,8 millions d’euros supplémentaires pour encourager l’installation de bornes de recharge sur les parkings des entreprises.

Même si des activistes environnementaux sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à réclamer l'abandon total de la voiture (électrique ou non) et le passage aux transports en commun, la Fédamo ne voit pas la fin prochaine du commerce automobile. Il y aura plutôt une coexistence de la voiture et des transports en commun. Après tout, bus, tram et trains réduisent le trafic, de sorte qu'il est plus facile de se déplacer en voiture.

 

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