Emploi et santé ne vont pas toujours de pair. En témoignent les accidents du travail (2.183 en 2023) ou les accidents de trajets (3.003). Mais cette réalité au Luxembourg, l’Association d’Assurance Accident -AAA- la perçoit aussi au travers du nombre de salariés qu’elle doit indemniser pour cause de maladie professionnelle. Soit une «  maladie qui a sa cause déterminante dans l’activité professionnelle » pour reprendre la définition officielle.

En 2023, 133 nouveaux cas de maladie professionnelle ont ainsi été reconnus par l’AAA. Et, contrairement à certains a priori, ce n ‘est pas l’exposition à des poussières, des gaz, des substances chimiques, au bruit ou à des virus et de bactéries qui ont déclenché le plus de troubles sévères. Plutôt des problèmes de postures et de gestes répétitifs ou environnement à vibrations.

Ainsi, l’an passé, un tiers des dossiers (41 cas) avalisés concernaient des paralysie des nerfs dont l’origine était clairement « des pressions locales prolongées ». Viennent ensuite les problèmes de gaines synovales ou du tissu tendineux qui peuvent intervenir aussi bien dans des métiers de bureau, de services qu’en milieu industriel. Le “podium” grand-ducal des maladies pro’ reconnue étant complété par les maladies infectieuses. Typiquement parmi les personnels de santé mais aussi, parfois, parmi des assurés « particulièrement exposés à des risques de contagion ».

Cette dernière catégorie avait particulièrement gonflé avec l’épisode coronavirus. Infirmières infectées par le Covid ou employés de commerce ou services touchées ayant fait remonter à des niveaux inédits le nombre de maladies professionnelles signalées, reconnues et donc indemnisées

 

Au Luxembourg, le Code du travail définit clairement les étapes permettant d'arriver à la reconnaissance de ces affections persistantes devenues des entraves à la capacité de travail. Il appartient au salarié (résidents ou frontaliers) de démontrer que son cas entre bien dans le cadre du Tableau des maladies professionnelles en vigueur dans le pays.

Il faut alors prouver médicalement que la maladie est bien due à une « exposition à un risque dans le cadre de l’activité assurée ».

L'AAA indemnise également des cas de maladie professionnelle ne figurant pas dans ledit tableau. Là encore, il convient d'apporter des éléments significatifs du lien entre l'atteinte à la santé et les missions effectuées, leur environnement.

Dans tous les cas, la démarche de reconnaissance peut intervenir durant la période travaillée dans l'entreprise, en différé voire même une fois en retraite.

Qui fait quoi ?

C'est au médecin du salarié/patient que revient la déclaration à l'Association d'assurance accident, et cela précise la loi « dès qu'il a des suspicions fondées qu'une maladie a sa cause déterminante dans l'activité professionnelle ». L'an passé, l'AAA a ainsi analysé 357 dossiers, pour 133 reconnaissances au final.

Sans cette déclaration, l'assuré-e atteint-e a un an pour demander une indemnisation pour maladie professionnelle. le délai débute à partir du jour où il ou elle a eu connaissance de l'origine professionnelle de son trouble de santé.

 

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