Pudiquement, le Statec parle de « repli de l’emploi ». Socialement pour les salariés de la construction au Grand-Duché, les faits sont bien plus graves que ce mot ne le laisse transparaître. En effet, voilà des mois et des mois, que d’augmentation du coût des matières premières en baisse des carnets de commande, la branche perd régulièrement des effectifs. Une poignée de licenciements par ici, un plan social là, des faillites à ajouter  : le bilan de la crise finit par peser lourd.

En chiffres, le printemps 2024 se serait ainsi soldé par une réduction de personnels de – 760 unités. Autrement dit : une baisse de main d’œuvre de – 1,6% en 3 mois. Sachant que pour les deux trimestres précédents, c’est au même rythme que les chantiers ont perdu des ouvriers, des techniciens.

Ainsi, on peut estimer à près de 2.000 unités le nombre d’emplois perdus dans cette branche. Avec le passage en 2024, l’heure où 60.000 employés était recensés s’éloigne donc au fil des jours. Dans sa dernière analyse, le Statec envisage toutefois une légère éclaircie. Pas tant qu’il en serait fini de la période de vaches maigres (les chantiers tardent à revenir), mais les fins de contrats se feraient à un rythme moins soutenu.

Lourdes pertes

Ainsi, note l’organisme statistique luxembourgeois le fameux “repli” « serait en train de se modérer depuis juin ». L’aprés-congé collectif aurait ainsi vu les entreprises se séparer de moins de collaborateurs. Mais les beaux jours n’arriveront que lorsque le secteur recrutera à nouveau. Les 40 mesures de relance du BTP prises par le Gouvernement parviendront-elles à ce résultat ? Patience encore…

En attendant, pour les différents métiers de la construction, les temps sont durs. Avril, mai et juin se sont ainsi traduits par un recul de – 1% des salariés en poste dans le domaine des travaux de construction spécialisés (le plus touché avec – 340 salariés) alors que dans le génie civil la diminution n’a porté “que” sur – 0,1% des postes durant le 2e trimestre.

Par ailleurs, les sociétés luxembourgeoises spécialisées dans la peinture ou la menuiserie auraient laissé partir respectivement 220 salariés en un an, – 110 pour celles œuvrant dans le carrelage, – 50 dans la plâtrerie

Préoccupant : même si dans l‘immobilier, les ventes semblent s’être quelque peu redressées ces derniers temps, cela concerne plus le marché de “l’ancien”. Pour le secteur de la construction, l’élan ne reviendrait que d’une reprise de la vente et des envies d’appartements ou de maisons neuves, ce qui n’est pas encore le cas.

 

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