Au Grand-Duché, un peu plus de 4 demandeurs d’emploi sur 10 sont âgés d’au moins 45 ans. Des adultes souvent confrontées à des défis particuliers dans leur recherche d’un nouveau poste, d’une nouvelle mission. Il peut s’agir de problèmes physiques, d’une insuffisance de compétences, de  méthodes de travail trop datés ou de difficultés familiales et financières. Voilà ce qui ressort d’un nouveau rapport de l’ADEM.

Pour l’Agence du développement de l’emploi, ce phénomène n’est pas nouveau. Depuis un peu plus d’une décennie, la proportion de demandeurs d’emploi dans cette tranche d’âge s’est toujours située entre 41 et 46 % des inscrits. Elles et ils constituent d’ailleurs  la cohorte la plus importante parmi les chômeurs du pays.

L’an dernier, ils représentaient environ 7.500 des presque 18.000 demandeurs d’emploi. Avec ce constat planant au-dessus de leur dossier : plus l’inscrit est “vieux”, plus sa durée de chômage s’allonge… Un peu démotivant sans le soutien des agents de l’ADEM pour accélérer leur retour en entreprise.

Les chiffres de l'ADEM aident à jeter un regard plus global sur le phénomène du chômage. Il ressort de ces chiffres que le chômage évolue de manière similaire dans toutes les tranches d'âge. Si le chômage augmente ou diminue chez les jeunes, il augmente ou diminue également parmi les seniors. « Cela suggère que les facteurs qui influencent l'emploi sont souvent communs, quel que soit l'âge », souligne l'ADEM.

Une particularité apparaît si l'on considère séparément les demandeurs d'emploi de plus de 60 ans. Leur nombre n'a fait qu'augmenter depuis 2014. Une évolution qui n'a fait que s'accélérer avec la pandémie de COVID. Avec une augmentation annuelle moyenne de 7,6 % depuis 2014.

Une autre particularité concerne le sexe. Parmi les chômeurs de plus de 50 ans, les hommes sont majoritaires. Cela s'explique d'une part par les « carrières souvent plus courtes chez les femmes , mais aussi par le fait que beaucoup d'hommes travaillent dans le secteur de la construction et sont donc soumis à une usure physique possiblement plus élevée. Des problèmes de santé qui s'accumulent au cours de la carrière et peuvent, une fois l'emploi perdu, rendre la recherche d'un autre job plus difficile.

Sans surprise, il s'avère aussi que les demandeurs d'emploi de plus de 45 ans ont moins souvent eu la possibilité de faire des études et qu'ils ont de moins bonnes connaissances linguistiques que les chômeurs moins âgés. Une autre différence avec les jeunes demandeurs d'emploi : quadras, quinquas et sexagénaires ont plus souvent un handicap ou une capacité de travail réduite. Ceux-ci représentent 29 % des plus de 44 ans répertoriés dans les fichiers de l'ADEM. Cela alors que dans l'ensemble de la population des demandeurs d'emploi, ils ne sont que 17 %.

Cela explique aussi que les 45 ans et + recherchent souvent un travail qui requiert moins de qualifications et de connaissances en langues. Par exemple comme nettoyeur, gardien de locaux, secrétaire ou plongeur dans la restauration. Mais le fait est aussi qu'il y a actuellement moins de postes à pourvoir dans ces professions.

Face à ces constats, l'ADEM propose un accompagnement plus personnalisé des chômeurs de plus de 45 ans. Il s'agit d'identifier les compétences accumulées au cours de la vie professionnelle et de mieux comprendre la motivation de ces chômeurs pour leur carrière restante. Ainsi, ils devraient être mieux soutenus dans leur recherche d'emploi et leur estime de soi devrait être améliorée. Par ailleurs, ils doivent également être encouragés par un coaching (seul ou en groupe) et par des formations continues.

Des aides financières

Au Luxembourg, il existe également des aides pour faciliter le retour à l'emploi des "jeunes seniors" et leurs ainés. À commencer par l'Aide au réemploi. Celle-ci garantit aux chômeurs âgés acceptant une place moins bien rémunérée que leur emploi précédent, 90 % de leur salaire antérieur pendant quatre ans. En 2023, 608 personnes en ont bénéficié.

 

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