Semaine après semaine, l’Administration vétérinaire luxembourgeoise (ALVA) ne peut que constater l’irrésistible progression de la fièvre catarrhale. Et dans son dernier bilan, le service enregistre une montée préoccupante des cas de contaminations : 153 nouveaux ruminants diagnostiqués positifs en 7 jours…

Dans les pays voisins, la même perplexité face à la facilité avec laquelle le virus se propage (via les insectes) d’un troupeau à l’autre. En Belgique, il est désormais question de 🇧🇪plus d’un millier d’élevages concernés par la maladie de la langue bleue. En France, l’épizootie a déjà sévi dans 🇫🇷près de 200 fermes. Un chiffre étonnamment faible en comparaison avec les 🇱🇺246 exploitations agricoles touchées sur le sol luxembourgeois…

En toute transparence, l’ALVA annonce 492 animaux testés positifs sur ce seul mois d’août (dont 361 bovins, 125 ovins et 6 chèvres). Une transparence qui ne doit pas faire trembler toutefois : si le virus atteint les cheptels et fait même augmenter la mortalité animale, il ne se transmet pas à l’homme. Ni par piqûre d’insecte, ni en mangeant de la viande, rappellent les autorités.

Compensations espérées

Néanmoins, il est indispensable de contenir la fièvre (et ses “variants” contre lesquels les bêtes d’ici n’étaient pas obligatoirement protégés). Aussi, chaque État touché a organisé la commande et la livraison en urgence de milliers de vaccins. Paris a ainsi promis 6,6 millions de doses à ses éleveurs. Le Luxembourg assure avoir été livré à hauteur de 240.000 doses, avec déjà une distribution de 70.000 injections pour les vétérinaires du pays.

Mais déjà l’impact de l’épidémie se traduit dans les prix d’achat des animaux (vivants et sains) auprès des élevages. Et plus particulièrement pour la viande d’agneau. Le prix d’un animal sur pied a ainsi cru d’environ + 20% par rapport au prix enregistré à l’été 2023.

Une hausse qui se traduira forcément sur les tarifs appliqués en boucherie ou sur les étals des supermarchés pour les consommateurs.

Certainement aussi qu’en plus de la prise en charge d’une partie des frais d’achat de doses vaccinales, les différents ministères de l’Agriculture vont-ils devoir aussi être sollicités de la part des éleveurs pour recevoir des dédommagements. En effet, un “confinement sanitaire” a été décrété et les animaux ne peuvent plus être exportés-importés aussi facilement qu’il y a quelques mois encore. De quoi occasionner des pertes financières, sans même parler du manque-à-gagner entraîné par la surmortalité actuelle.

Aussi, certaines organisations paysannes se retournent déjà vers leurs dirigeants pour savoir si cette perte en termes de vente pourra être compensée un jour.

 

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