Vous arrive-t-il de vous trouver devant les rayons d’un supermarché, de tenir un produit dans la main et de penser à quel point il coûtait peu il y a quelques années ? Qu’il s’agisse de produits alimentaires, de logement, de vêtements ou d’une séance de cinéma. Tout (ou presque) devient plus cher. Autrement dit : avec la même somme d’argent, nous pouvons acheter de moins en moins de choses. C’est cette augmentation constante du niveau des prix que l’on nomme inflation.

Les économistes observent ce phénomène de très près. Et les chiffres collectés par les offices statistiques comme le Statec au Luxembourg, le Statbel en Belgique ou l’INSEE en France, permettent de faire des comparaisons entre les pays de la Grande Région.


Les chiffres montrent que les pays de la Grande Région (🇧🇪 Belgique, 🇩🇪 Allemagne, 🇫🇷 France et 🇱🇺 Luxembourg) et l'UE suivent une tendance commune. Pendant des années, l'inflation s'est située autour de 2 %. Et ce n'est pas un hasard, car une inflation d'environ 2 % est l'objectif déclaré de la Banque centrale européenne. Si l'inflation augmente, la BCE décide d'augmenter le taux directeur (en fait, la BCE agit même sur trois taux d'intérêt différents). Les crédits deviennent plus chers et l'épargne est favorisée. L'objectif est d'inciter les consommateurs et les entreprises à la modération, à moins dépenser et à moins investir.

L'objectif est de s'assurer que l'inflation reste toujours faible mais que l'économie ne risque pas de tomber en déflation (inflation négative). Les économistes considèrent que les conséquences de la déflation sont pires que celles de l'inflation (faible). (Par exemple, si une entreprise a emprunté et que le prix de ses marchandises ne cesse de baisser, elle ne pourra plus rembourser sa dette).

À partir de 2021, les prix dans l'UE ont commencé à augmenter plus fortement. Les analystes expliquent ce phénomène par la hausse des prix de l'énergie. L'électricité et le pétrole sont devenus plus chers. Les consommateurs de l'UE ont dû mettre la main à la poche. Cette tendance s'est encore renforcée avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les sanctions qui en découlent contre la Russie - et l'arrêt des livraisons de pétrole russe à l'UE.

Depuis, la BCE a augmenté progressivement son taux directeur à une dizaine de reprises pour atteindre finalement 4,5 %. Ce n'est que le 6 juin 2024 qu'elle l'a à nouveau abaissé de 0,25 point de pourcentage pour le ramener à 4,25 %. Entre-temps, les consommateurs qui ont par exemple financé leur maison avec un prêt à taux variable attendent avec impatience que les taux d'intérêt continuent de baisser. Les taux d'intérêt élevés ont causé de sérieux problèmes sur le marché de l'immobilier au Luxembourg. Les prix de l'immobilier au Luxembourg sont déjà très élevés.

Il est remarquable que le niveau des prix ait fortement augmenté en Belgique ces derniers temps, contrairement à la tendance observée dans les autres pays de la Grande Région, où le niveau des prix s'était à nouveau plus ou moins stabilisé. La suppression en mars de la prime énergétique que le gouvernement belge avait décidée pour les citoyens y a contribué.

Le lien entre l'inflation et l'indice des salaires au Luxembourg fait également l'objet d'une discussion récurrente. Si l'inflation dépasse un certain seuil, les employés au Luxembourg (indépendamment de leur salaire) reçoivent une augmentation de salaire nominale afin de compenser la perte de valeur. Les critiques de ce système suggèrent qu'il en résulte un « effet de second tour » et que l'indice fait en sorte que les prix augmentent encore plus. Les séries de chiffres ne permettent toutefois pas de constater une grande différence avec l'inflation en Allemagne et en France, où un tel système n'existe pas à l'échelle nationale.

 

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