Qui dort en prison au Luxembourg (et pourquoi) ?
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 01/08/2024 à 17:08
C’est presque du 1 pour 1… Actuellement, l’Administration pénitentiaire luxembourgeoise compte ainsi autant d’agents (557) que de détenus (611 au dernier relevé public). Des effectifs de surveillants et de prisonniers qui augmentent. Et si, depuis longtemps, la population carcérale au Grand-Duché était plutôt constituée d’étrangers que de nationaux (🇱🇺un quart des effectifs sous écrou), cette vérité reste d’actualité.
Ainsi, à l’occasion d’une réponse parlementaire, la ministre de la Justice a eu l’occasion de dresser le portrait de celles et ceux qui patientaient derrière les barreaux. Et Elisabeth Margue de détailler notamment le motif de la privation de liberté de ces prisonniers (en-dehors des quelque 300 personnes en attente de jugement à Sanem).
Pour les Luxembourgeois, la faute la plus fréquente ayant mené en cellule reste l’homicide volontaire (16 détenus sur les 108 de nationalité grand-ducale). Suivent comme motif de peine d’incarcération : le trafic de drogues (15), la tentative d’homicide (13), les coups et blessures volontaires (12) puis le vol qualifié (9).
Pour les individus d’origine étrangère définitivement condamnés (239 au total), la Justice a retenu comme fondements à sa décision de placer sous les verrous : le vol qualifié (50), le vol avec avec violence ensuite (32), les affaires de stupéfiants (29). Terminent ce triste TOP 5 les coups et blessures, et le vol simple.
Parmi les emprisonnés à Schrassig ou Givenich, 1 adulte sanctionné pour terrorisme (luxembourgeois) et 6 autres pour menaces d’attentat, 1 étranger pour prise d’otages 1 national pour séquestration, 21 violeurs et autant d’auteurs d’extorsions que de délinquants routiers (9).
Au député Marc Baum qui interrogeait la ministre pour savoir si une “sensibilisation” était organisée par son administration sur les biais cognitifs, préjugés ou stéréotypes qui peuvent affecter les magistrats dans leur jugement, Elisabeth Margue a répondu que non.
Pourtant, des études ont démontré que les décisions prises par la Cour pouvaient différer en raison d’éléments bien extérieur au Droit ou aux pratiques habituelles. Il peut aussi bien s’agir de l’âge, de la couleur de peau ou nationalité du prévenu que de l’heure de passage devant le tribunal. Ainsi, des décisions plus favorables aux détenus « sont plus susceptibles de se produire en début de journée et après la pause-déjeuner… »
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