« Sécuriser le système des retraites » : telle est la volonté du nouveau gouvernement luxembourgeois. Persuadé que le dispositif de répartition actuelle vieillira mal, Luc Frieden a donc fait de la réforme des pensions de vieillesse un des dossiers prioritaires d’ici 2028. Mais c’est bien « dès cet automne » que le sujet va commencer à agiter le Grand-Duché. Tout le Grand-Duché même.

Le Premier ministre vient de rappeler la feuille de route fixée à sa ministre de la Sécurité sociale : sitôt passée la rentrée, Martine Deprez démarrera des entretiens bilatéraux avec les principaux syndicats et, séparément donc, les représentants patronaux. Pas question de lancer une tripartite sur le sujet, Luc Frieden voit plus grand. Pour lui, la question mérite un débat élargi à toute la société.

À quand la décision finale ? Pas question de s’avancer sur une date pour le moment. « Notre système est sain aujourd’hui, il doit l’être encore à l’avenir », plaide le Premier ministre qui constate qu’avec l’allongement de la durée de la vie certains bénéficiaires sont aujourd’hui « plus longtemps en retraite que la période durant laquelle ils ont ou elles ont cotisé ! »

Une base de discussion

Aussi, conférences, rencontres, tables rondes constitueront les étapes préalables à la réforme. Pas dit que la majorité y trouve le « large consensus » souhaité, mais en tous cas elle souhaite s’adresser à tous. Et particulièrement aux jeunes générations, celles qui « devront vivre avec les conséquences de nos décisions pendant très longtemps ».

Parlement des jeunes, représentants des étudiants feront ainsi partie de la concertation autour de ce « pacte de génération ». Au même titre que les autres catégories de la population résidente ou frontalière, en activité ou à la carrière professionnelle déjà achevée. Et chacun pourra s’exprimer autour d’une même « base ».

En effet, le point de départ des discussions/négociations sera l’avis que doit déposer le Conseil économique et social cet été.

À défaut d’émettre ses propres pistes dans son Discours sur l’état de la Nation, le Premier ministre s’est contenté d’exprimer deux souhaits. Primo, « une large participation de tous les citoyens ». Secundo que « l’assurance pension générale pour tous reste au cœur de notre système. Et il faut permettre à chacun d’envisager la retraite avec sérénité ». À suivre.

C’est quoi cette allocation complémentaire ?

Concernant le futur des versements aux seniors, une seule nouveauté vient clairement d’être évoquée par le Premier ministre. La mise en œuvre d’une “allocation complémentaire”. Il s’agira de « mieux soutenir financièrement nos concitoyens âgés aux revenus modestes pour leur donner accès à une place en maison de retraite et assurer une vie digne ». L’histoire dira si la mesure s’adresse aussi aux seniors frontaliers…