Quatre pays, 4 visages pour le congé parental
Publié
par
Mathilde Brizion
le 14/05/2024 à 06:05
En France, pour lancer le “réarmement démographique” du pays, Emmanuel Macron souhaite réformer le congé parental. Celui-ci serait remplacé par un congé de naissance dès août 2025. « Sa durée sera de trois mois pour les mères et trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l’enfant », a détaillé le président de la République.
Ce temps réservé à sa progéniture serait alors indemnisé à hauteur de 50% du salaire mensuel jusqu’à 1.900 €, soit bien plus que l’actuel forfait accordé (448 € par mois). Seulement, en même temps et en contrepartie, la durée de ce congé pourrait passer d’un an à un trimestre seulement. Les premières négociations auront lieu avec syndicats, patronat et associations familiales dès ce mercredi 15 mai.
Question délai, le Luxembourg 🇱🇺, lui, prend le chemin inverse. Dans l’Accord de coalition signé par la nouvelle majorité CSV-DP, la prolongation de trois mois du congé parental fait ainsi partie des points qui seront étudiés d’ici 2028. Plus de temps mais pas plus d’argent. Le revenu accordé serait globalement identique à la somme actuelle mais avec un versement étalé sur une plus longue période (situé entre entre 514 € à 4.284 €/mois et déterminé par niveau de salaire, temps de travail et mode du congé choisi).
Actuellement au Grand-Duché, les parents d'un nouveau-né (résidents ou frontaliers) peuvent chacun demander deux temps de congé s'ils sont tous les deux salariés au Luxembourg :
- Un premier congé directement à la suite du congé maternité ou d'accueil ;
- Un second congé à prendre avant les 6 ans de l'enfant.
D'une durée de 4 à 6 mois à temps plein, le deuxième congé peut se fractionner de façon à travailler à mi-temps. En 2023, plus de 13.100 assuré-e-s ont ainsi pu se consacrer au bien-être et à l'éducation de leur bambin, et recevoir un revenu de remplacement versé par la Caisse pour l'avenir des enfants.
La Belgique friande du congé parental
Du côté belge, les travailleurs peuvent profiter d'un congé parental jusqu'aux 12 ans de leur progéniture. Là aussi, le salarié choisit entre différentes "formules", entre arrêt à temps plein ou temps de travail réduit. Une réglementation qui fait d'ailleurs de plus en plus le bonheur des parents. Ainsi, entre mars 2023 et mars 2024, les prises de congé ont augmenté de 14% pour les pères et de 7% pour les mères par rapport aux douze mois précédents.
Selon une étude de SD Worx, société spécialisée en ressources humaines, presque 100.000 parents belges ont ainsi bénéficié d'un congé parental en un an. Pris à temps plein, ce droit est rémunéré à hauteur de 1.666 €/mois par l'Office national de l'emploi. 51% d'entre eux ont opté pour 1 jour de congé par semaine. Passer une demi-journée auprès de ses enfants plutôt qu'avec ses collègues étant également fort plébiscité par les papas.
Les parents allemands bénéficient quant à eux d'un an de congé parental. Cela jusqu'aux 3 ans de l'enfant. Afin d'inciter les pères à s'emparer de ce droit, le congé a été porté à 14 mois si les deux géniteurs se le partagent. Une allocation familiale, l'Elterngeld, est alors reversée aux deux-tiers du salaire (entre 300 et 1.800 €).
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