Didymos, vous connaissez ? Non ? Pourtant cet astéroïde a frôlé la Terre en 2003… Enfin “frôlé”, à l’échelle spatiale. Le “caillou” est ainsi passé à 7 millions de km (20 fois la distance Terre-Lune) de notre planète bleue, suffisamment près pour donner des sueurs froides à certains observateurs de la trajectoire de cet objet venu du fond de la galaxie. Vingt-et-un ans plus tard, l’astéroïde tourne toujours et les spécialistes aimeraient bien savoir comment le rendre plus inoffensif dans ses prochains déplacements…

Et le Luxembourg va contribuer à la mission Hera qui, en octobre 2024, partira dans l’espace pour étudier cet astéroïde toujours décrit comme “potentiellement dangereux”. Ainsi, parmi les deux nano-satellites lancés cet automne par l’Agence spatiale européenne l’un doit une partie de sa conception à GomSpace, société notamment établie à Belval.

Baptisé Juventas, ce nano-stallite étudiera la structure même de l’objet céleste pour analyser ce qu’il serait possible de faire pour en modifier la trajectoire. Après tout, il n’y a pas que Bruce Willis qui peut éviter un Armaggedon ! Là, ce n’est pas du cinéma mais bien un projet réel qui, montre à nouveau, combien l’industrie spatiale a su poser ses jalons au Grand-Duché et obtenir une reconnaissance internationale.

En attendant LuxeosSys

Ainsi, derrière le géant SES, le secteur essaime depuis plusieurs années. Rien que dans le domaine de l’exploitation des ressources spatiales, le pays compte une douzaine d’entreprises actives. Et au total, le Luxembourg regroupe quelque 70 acteurs publics et privés (soit plus de 1.500 emplois dans ce secteur).

La Luxembourg Space agency veille d’ailleurs sur cet éco-système depuis 2018. En visite actuellement chez sa “grande sœur”, l’Agence spatiale européenne (ESA) sur un site aux Pays-Bas, le ministre de l’Économie Lex Delles vient d’ailleurs de signer un nouveau partenariat. Signe que le pays compte.

D’ailleurs les exemples de cette implication au plus haut niveau de l’innovation spatiale ne manquent pas. Que ce soit notamment le prochain rover lunaire qui a été, en partie, conçu au Luxembourg ou les recherches du LIST (Luxembourg Institute of Science & Technology) à Belvaux là aussi sur le programme lunaire… Sans oublier, cette année, le premier envoi d’un satellite d’observation luxembourgeois, le “fameux” LUXEOSys.

Justin Bourgois, Ryan Jacmohome, Liz Schneider, Jules Noirant, Aurélien Caramelle sont les étudiants luxembourgeois actuellement en stage à l’ESA dans le cadre du programme Young Graduate Trainee.