Uber ne l’a pas joué David contre Goliath en approchant le marché luxembourgeois. Pourtant, avec ses quinze ans d’expérience au compteur, une présence active dans une cinquantaine de pays dans le monde, plus de 100 millions de clients réguliers à travers le monde, la firme aurait pu faire parler la force. Au contraire, il semble qu’avant son entrée en scène à partir de la mi-juin, l’entreprise a tout fait pour s’attirer les bonnes grâces du pays.

D’abord en s’associant avec un opérateur local. En choisissant de partager les possibilités de réservation avec la plateforme nationale Webtaxi développée par le groupe Emile Weber, Uber semble dire que, même un géant, a “toujours besoin d’un plus petit que soi”. Ensuite, voilà la Fédération des taxis luxembourgeois qui se félicite de l’arrivée de ce qui pouvait apparaître comme un concurrent XXL à l’activité de ces professionnels de la route.

Mais, là aussi, Uber a bien joué son approche. Ainsi, la Fédération nationale se félicite que la société ait « échangé en amont de l’implémentation de la plateforme pour définir un modus vivendi qui arrange les deux côtés ». On imagine déjà une entente pour que les prix proposés ne soient pas trop en décalage avec ceux déjà pratiqués…

Le potentiel existe

De plus, dans un premier temps, l’offre Uber s’appuiera exclusivement sur les quelque 200 chauffeurs disposant déjà d’une licence taxi officielle dans le pays.

Pas certain que par la suite, d’autres particuliers ne puissent postuler pour proposer, eux aussi, leur service et leur voiture pour satisfaire à la demande des clients. Un potentiel qui, entre habitants, hommes d’affaires et touristes existe bien au Luxembourg. Uber le sait d’autant mieux qu’elle assistait à quelque 150.000 connexions par an à son appli depuis le Grand-Duché, sans pouvoir y répondre jusqu’alors…

Aujourd’hui, le président de la Fédération des taxis en vient même à attendre des jours meilleurs pour sa profession : « La notoriété de la plateforme a le potentiel d’attirer de nouvelles catégories de clients vers les services de taxis, estime Paulo Leitao. De quoi pérenniser ainsi les entreprises en place et donnant un nouvel élan au secteur ».

Selon le responsable, il est aussi important de souligner que « les standards sociaux pour les employés sont préservés et les règles de bonne concurrence entre les différentes plateformes de réservation restent applicables ». Autrement dit, le Luxembourg n’aurait pas accepté aussi volontiers un opérateur moins regardant sur les conditions salariales ou sur la protection sociale des conducteurs.

Infographie: Quelle est la popularité d'Uber dans le monde ? | Statista

 

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