Vers une nouvelle AOP pour le miel luxembourgeois
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 08/04/2024 à 11:04
Voilà déjà quelques années que le consommateur peut se procurer un miel d’appellation d’origine protégée 🍯100% luxembourgeois. Un miel dont ce label AOP garantit une provenance depuis le territoire national, ne contenant aucune matière étrangère ni addition de miels arrivés d’autres pays et qui a été transformé et élaboré sur le Grand-Duché.
Un gage de qualité et de traçabilité que le ministère de l’Agriculture et un groupe d’apiculteurs est en train de réviser. La ministre Martine Hansen vient de le souligner alors qu’elle était interrogée sur les contrôles mis en place pour veiller justement à la bonne recette des miels en vente dans le pays.
Il est vrai que si les abeilles travaillent toujours aussi bien dans leurs ruches, certains producteurs n’hésitent plus à mélanger le “fruit du nectar” à d’autres substances. Ainsi, sur le marché européen, on estime à 45% la part de miels frelatés parmi les quantités importées de pays tiers (notamment via l’ajout de sirop de sucre). « Une tromperie du consommateur et une concurrence déloyale vis-à-vis des apiculteurs européens », jugent les députés LSAP Claire Delcourt et Mars Di Bartolomeo.
Du changement dans l’étiquette
Au Grand-Duché, pareils cas ne pourraient se présenter pour des pots affichant l’AOP actuelle. Les miels luxembourgeois font l’objet de contrôles stricts, et cela a été le cas sur 22 échantillons en 2023. Non seulement la réglementation a systématiquement été respectée, a pu noter l’Administration luxembourgeoise vétérinaire et alimentaire (ALVA) mais aucun additif douteux n’a été repéré.
Et les laborantins ont non seulement mesurés qu’il s’agissait bien de miels toutes fleurs originaires du pays mais surtout qu’aucune des 575 substances “nuisibles” listées (!) n’étaient présentes dans l’aliment.
Car oui, derrière la cuillérée de liquide sucré et dégoulinant se cachent parfois quelques contaminants. Aussi est-il question pour les autorités sanitaires d’être vigilantes, par exemple, sur la présence ou non de métaux lourds, dioxine, PCB ou encore résidus de pesticides.
Pas encore dégoutté ? Alors sachez que les prélèvements cherchent aussi à retirer du marché des produits pouvant présenter des concentrations des substances médicamenteuses (antibiotiques, anti-inflammatoires, hormones) ou antiparasitaires. Autant d’ingrédients que l’ALVA va maintenant rechercher sur les échantillons nationaux et extérieurs.
Par ailleurs, la ministre de l’Agriculture assure que le Luxembourg ne va plus tarder à publier au Journal officiel la nouvelle directive européenne sur l’étiquetage et la qualité du miel vendu. Sitôt publiée, la règle deviendra obligatoire dans les deux ans…
Devront alors figurer obligatoirement sur l’étiquette le(s) pays d’origine et la part de chacun d’eux dans la composition finale du produit. Les petits pots (de moins de 30 grammes) auront le droit d’indiquer le code du pays en deux lettres seulement plutôt que le nom complet.
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