Depuis le 1er avril, Berlin a adopté de nouvelles règles en matière de cannabis récréatif. Et déjà voilà la ministre de la Justice luxembourgeoise invitée à prendre position… Il est vrai que le Luxembourg a quelques mois d’avance en matière de “dépénalisation” de la weed mais que d’un côté ou de l’autre de la Moselle les règles imposées aux consommateurs ne sont pas tout à fait les mêmes.

Pour Elisabeth Margue en tous cas, pas question de s’aligner sur ce que vient de lancer l’Allemagne ou ce que le pays d’Olaf Scholz s’apprête à lancer cet été (comme cette distribution régulée via des associations, les “cannabis social club“). L’actuel gouvernement luxembourgeois a déjà clairement fait savoir qu’il comptait rester sur les mesures en place depuis juillet 2023.

Néanmoins, les autorités du Grand-Duché comptent bien attendre 18 mois pour tirer les conclusions de l’expérience germanique. Un an et demi c’est le temps que l’État fédéral voisin s’est donné pour lui-même avant de lancer « une première évaluation indépendante » des effets de la nouvelle loi.

Et s’il faut se montrer encore plus patient, la ministre luxembourgeoise saura l’être sachant que, d’ici 4 ans, l’Allemagne mesurera l’impact de l’autorisation donnée aux adultes de pouvoir cultiver et consommer du cannabis récréatif (dans certaines conditions).

Il s’agira cette fois d’analyser les conséquences sur la protection de l’enfance et de la jeunesse, la protection de la santé publique et sur la criminalité liée au cannabis.

Des villes-pilotes

Ne souhaitant pas froisser ses voisins, français notamment plus fermés sur le sujet, Elisabeth Margue indique aussi qu’elle continuera à suivre les évolutions dans les autres pays voisins du Luxembourg. Si la Belgique n’est pas réticente à évoluer sur le sujet, Emmanuel Macron reste fermé à la fin du tout-répressif dans l’Hexagone.

Pourtant des villes comme Strasbourg ou Bègles ont déjà fait savoir qu’elles étaient prêtes à se lancer dans de nouveaux modèles de “distribution” du cannabis, via des officines contrôlées donc. En écho, le gouvernement français a lancé l’opération “Place nette XXL”, souhaitant ainsi « rendre la vie impossible aux consommateurs » et aux dealers.

Mais que l’Allemagne, 2e plus grand pays de l’Union et membre du G7, ait décidé de suivre la voie jusque-là empruntée par de “petits” états comme Malte (2021) et le Luxembourg pourrait bien venir bouleverser la donne en France malgré les réticences du Président de la République et le ministre de l’Intérieur.

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