Le gros appétit du hard-discount au Luxembourg
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 29/02/2024 à 12:02
Les crises ? Le commerce de détail luxembourgeois les a traversées plutôt bien à en croire le dernier Retail Report. En effet, avec près de 1,1 million de m² de surfaces de vente, le secteur gagne non seulement du terrain dans le paysage mais -surtout- n’a guère perdu de magasins depuis 2019.
Ce constat, rassurant, ministère de l’Économie, Chambre de commerce et Luxembourg Confederation viennent de le dresser. Bien évidemment, certains secteurs payent toutefois plus durement les hauts et les bas de la situation économique. C’est notamment le cas des boutiques de télécommunication (dont le nombre a diminué de 📲-16 % en quatre ans), les drogueries et parapharmacies (🧴-6.5 %) ou les boulangeries (🥖-4 %). Mais dans le même temps, les partenaires de l’étude note que le nombre de magasins dédiés à l’alimentaire (🥫+ 21 % entre 2019 et 2023).
Aujourd’hui, le Grand-Duché compte plus de 5.800 commerces (compris les 2.500 établissements d’hôtellerie-restauration), ce qui reste un chiffre stable par rapport au décompte effectué avant la crise Covid. Mais parmi les tendances qui se dégagent du Retail Report, il faut remarquer la brusque percée des supermarchés hard-discount.
Depuis 2019, le nombre de magasins proposant des biens et de la nourriture à “prix cassés a grimpé en flèche : +20 % ! Une progression quatre fois plus rapide que celle du nombre d’habitants… Un revirement notable dans un pays qui, du fait du pouvoir d’achat élevé de ses habitants, a longtemps résisté aux enseignes proposants des produits à pris (très) bas.
Effet miroir
Certes, les Luxembourgeois restent avec un porte-monnaie bien garni (avec 37.000 € de pouvoir d’achat annuel, le plus fort de la Zone Euro) mais la pauvreté gagne. Un habitant sur 5 est en risque de pauvreté au Grand-Duché. Par ailleurs, malgré les index, l’inflation a rogné une partie des revenus de la population consommant au pays (y compris les frontaliers) et les consommateurs sont devenus craintifs (préférant l’épargne aux dépenses).
Tout cela peut donc expliquer l’attrait du public pour des commerces ménageant leur bourse. Et, par effet miroir, la venue de nouvelles enseignes low-cost au Grand-Duché (Lidl, Aldi, Colruyt, Action et autres).
Logique donc qu’en quatre ans, la surface de vente des hard-discounters se soit étendue de 30% sur le territoire luxembourgeois !
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