On fait difficilement plus bref comme réponse. Interrogé sur le devenir de la candidature de Luxembourg pour accueillir le siège de l’Anti-Money Laundering Authority (AMLA), le nouveau ministre des Finances n’a eu besoin que d’une phrase : « Le gouvernement précédent a finalement décidé de ne pas répondre à l’appel à candidatures officiel lancé par la Commission européenne. » Et pas un mot de plus de Gilles Roth (CSV) pour expliquer ce revirement.

Pourtant, voilà pile un an, Le Luxembourg levait encore bien haut la main. La précédente ministre des Finances, Yuriko Backes (DP), avait même fait part d’un argumentaire rodé soulignant « l’avantage d’un environnement propice » offert par le Grand-Duché « en ce qu’il accueille déjà plusieurs institutions et agences européennes, dont notamment la Cour de justice de l’Union européenne ainsi que le Parquet européen qui est chargé de rechercher, poursuivre et renvoyer en jugement les auteurs d’infractions pénales portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union telles que la fraude, la corruption ou encore le blanchiment de capitaux ».

Mais finalement l’Autorité de lutte contre le blanchiment de capitaux et ses 400 employés iront donc voir ailleurs ! Paris, Madrid, Francfort, Vienne, Francfort, Rome, Vilnius (Lituanie) ou Rigga la lettone restent en lice. Même Dublin reste sur la shortlist.

Un système performant

Comment alors expliquer ce retrait ? La réponse ne tient certainement pas aux exigences de la nouvelle Autorité en matière d’espaces de travail. Les 10.000 m² de bureaux demandés auraient pu être trouvés dans la capitale ou en périphérie. Est-ce alors la peur de voir la candidature luxembourgeoise entrainer un examen approfondi des efforts réellement menés par le pays en matière de lutte contre la finance illicite qui expliquerait ce recul. On n’ose l’imaginer…

D’ailleurs, en septembre dernier, suite à la publication du 4ème rapport d’évaluation du Gafi (Groupe d’action financière) la même ministre Backes se félicitait que le dispositif de lutte anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme mis en place au Grand-Duché soir reconnu comme « système performant (…) conforme, efficace et présentant des sanctions de qualité ». Autant d’éléments devant « renforcer la crédibilité du Luxembourg au niveau international ». Tant pis donc.

Normalement, avant le printemps, l’Europe a choisi l’endroit où implanter le siège de l’AMLA. L’institution devant alors contrôler de la possible circulation d’ “argent sale” dans une quarantaine d’institutions financières transfrontalières parmi les plus risquées. Avec également une vigilance particulière sur les négociants en métaux précieux et œuvres d’art.

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