Congé collectif oblige, la quasi-totalité des chantiers de construction luxembourgeois étaient à l’arrêt depuis le 23 décembre. Seuls une soixantaine de travaux ont obtenu  une dérogation et ont pu être poursuivis entre les fêtes. Jeudi 11 janvier, la plupart des salariés du secteur vont donc retrouver collègues et outils. Avec déjà en tête les prochains break de l’année.

Pour 2024, le calendrier estival et hivernal vient d’être établi. Ainsi, les deux périodes de congé collectif  se répartissent aux dates suivantes :

  • du vendredi 26 juillet au dimanche 18 août 2024
  • du samedi 21 décembre 2024 au mercredi 8 janvier 2025

Mais le passage à la nouvelle année n’a pas retiré les doutes qui pèsent sur ce secteur de l’activité nationale et ses quelque 55.000 employés et 4.000 entreprises. Car si les marchés de la construction et de l’immobilier ont dégringolé en 2023, rien ne laisse supposer une éclaircie qui permettent de limiter la casse sociale qui a débuté depuis quelques mois.

Génie civil et gros œuvre en 1ère ligne

Ainsi, c’est bien le secteur du bâtiment qui a perdu le plus d’emploi l’an passé. Après avoir eu moins recours aux intérimaires, les sociétés ont dû se séparer des contrats précaires voire, pour certaines d’entre elles, mettre la clé sous la porte. On pense à Decorlux, Batipol et sa filialeThermoElectroPol, Sopifaçades ou encore Cardoso.

Des faillites dont les causes varient d’ailleurs. Tantôt l’arrêt a été motivé par un manque de chantiers à mener quand d’autres trouvent leur origine dans des défauts de paiement des clients. Mais quelles qu’en soient les causes, le BTP vacille encore en ce début 2024. Plus particulièrement pour les 20.000 salariés du génie civil et du gros œuvre mais aussi pour les métiers connexes.

Il y a un mois tout juste, les ministres du Travail et de l’Économie avant annoncé leur intention d’avancer sur la mise en place d’un plan sectoriel de maintien dans l’emploi pour le secteur. Georges Mischo (CSV) et Lex Delles (DP) n’ont depuis rien laissé filtrer sur la possible application rapide du dispositif.

Si la solution a les faveurs du clan patronal, les syndicats sont plus divisés sur le sujet. Le sujet devrait être débattu dans les prochaines semaines.

Il faudra plus de temps encore pour que les mesures de relance du secteur (souhaitées par le nouveau gouvernement) puissent être bénéfique. Les incitations fiscales éventuelles pour favoriser les investissements dans la pierre n’ont pas encore été dévoilées, discutées, votées… Bref, le travail ne manquent pas pour les politiques luxembourgeois s’ils veulent éviter que ce pan de l’économie ne s’effondre, comme évoqué depuis des mois.