L’accueil des migrants à saturation au Grand-Duché
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 11/12/2023 à 12:12
Juste avant de quitter ses fonctions de ministre des affaires étrangères, Jean Asselborn avait tiré la sonnette d’alarme : le Luxembourg ne pouvait plus accueillir autant de réfugiés et demandeurs d’asile que par le passé. Une poussée migratoire plus dense et des structures d’accueil affichant complet étant la cause de ce revirement.
Ainsi, par exemple, depuis fin octobre dernier, les hommes célibataires et cherchant protection au Grand-Duché dans le cadre du système Dublin ne sont plus accueillis automatiquement dans un centre de primo-accueil. De quoi déjà, possiblement, ne pas augmenter la pression. Mais ce n’est pas d’une simple décision que les choses vont retrouver un cours, disons, acceptable pour les capacités du pays.
Ainsi, un point sur les capacités luxembourgeoises des structures d’hébergement temporaire pour demandeurs de protection internationale vient d’être fait par les ministres des Finances et de l’Accueil & des solidarités. Gilles Roth (CSV) et Max Hahn (DP) précisant à l’occasion d’une réponse parlementaire que 90 % des 4.653 lits à disposition étaient actuellement occupés...
À la rue
Ce n’est pas faute de disposer de places donc. À elle seule, la capitale accueille ainsi 1.460 lits répartis son territoire pour migrants quand 29 autres communes disposent également d’un lieu d’accueil. Y compris via des petites structures, comme à Bous ou Waldbredimus où 11 places sont ouvertes (et occupées !).
Même niveau de remplissage du côté des centres de primo-accueil luxembourgeois dont les 1.325 lits ont pour la plupart trouvé preneurs, entre familles, mineurs isolés ou adultes célibataires. Et les ministres de reconnaitre que décembre a débuté avec juste 106 lits de libres à la Structure d’hébergement d’urgence établie à LuxExpo, au Kirchberg (comme l’an passé).
Certes, avec le démarrage précoce de la Wanteraktioun, certains migrants à la rue ces dernières semaines ont pu trouver où passer la nuit dans les dortoirs ouverts au Findel. Mais cette solution provisoire (l’accueil ne se poursuivra pas au-delà du 15 avril) reste là encore plus un palliatif qu’une solution définitive.
D’où la recherche de nouveaux bâtiments pour permettre à l’Office national de l’accueil d’être en mesure d’abriter plus de monde encore. Et Gilles Roth et Max Hahn d’affirmer que le gouvernement fait actuellement un état des lieux des terrains et bâtiments appartenant à l’État « susceptibles d’être aménagées à court terme pour créer des capacités d’accueil supplémentaires ».
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