Pas de sang, pas de vie. Pas suffisamment de personnels dans le secteur des soins et santé et c’est tout un pays qui s’affaiblit. C’est pourtant bien le sombre scénario qui guette le Grand-Duché. Les besoins sont connus et… immenses. Compte-tenu de l’augmentation de la population, de son vieillisssement, de la hausse du nombre des bénéficiaires de l’assurance-dépendance, le pays DOIT recruter des blouses blanches comme jamais par le passé.

Au bas mot, il est question de trouver 5.000 nouveaux médecins et infirmiers sur la décennie à venir. Pour un pays qui forme peu à ce type de métiers, l’objectif relève du défi. Et à peine de début de l’effort, la profession reconnait déjà souffrir d’une « raréfaction des ressources humaines » (selon la COPAS) ou des « difficultés de recrutement de collaborateurs de plus en plus éloignés géographiquement » (dixit la Fédération des hôpitaux luxembourgeois, FHL).

Le gouvernement en a conscience et a tenté d’étendre l’offre des formations disponibles au Grand-Duché lui-même. Et l’ADEM a aussi sa pierre à porter à la construction des futures équipes et cabinets qui prendront soin des résidents et des frontaliers demain. Mais avant de trouver le traitement, l’Agence pour le développement de l’emploi vient de réaliser le check-up des secteurs soins et santé luxembourgeois.

Des forces…

Et pour rassurer le patient, rien de tel qu’un rappel sur ses points forts. Ainsi, ne faut-il pas oublier que ces activités sont un des secteurs majeurs de l’activité du Grand-Duché. Juste pour mémoire, 3 des 4 centres hospitaliers du pays compte parmi les 20 plus grands employeurs nationaux.

En termes d’emploi, ces mêmes hôpitaux occupent actuellement de l’ordre de 9.000 salariés et 10.000 médecins. Entre prestations à domicile ou accueil en résidence de personnes âgées ou handicapées, les soins occupent 11.000 équivalents temps-plein. Sachant que pour l’heure la qualité des services rendus dans l’un ou l’autre domaine reste de bon niveau.

… et des faiblesses

Mais reste que ces activités peinent à recruter. Cela même avec des niveaux de rémunération attractifs pour des candidats issus des pays voisins (deux tiers des infirmières en poste sont frontalières !). Chiffre significatif : l’ADEM ne cesse de recevoir de plus en plus de signalements de postes vacants, 1.900 en moyenne l’an passé dont plus de 30% dans les domaines paramédicaux.

Si certains profils restent encore possiblement “trouvables”, la profession note déjà de sérieux manques dans plusieurs spécialités. Au point que l’ADEM a pu déterminer un TOP 15 des métiers les plus recherchés. Palmarès établi seulement d’après les annonces de postes à pourvoir confier à l’organisme :

Pour faciliter les recrutements à venir, ADEM, Copas et FHL ont choisi de prescrire divers conseils aux politiques qui, au lendemain des élections de ce 8 octobre, dirigeront la politique de santé et d'emploi du pays. Il y est question aussi bien d'introduire de nouvelles formations au Luxembourg-même (technicien de soins, situé entre le DAP aide-soignant et le BTS/Bachelor infirmier, ou aide-soignant à pratiques avancées), de faciliter les démarches d'entrée en activité des 24 métiers qui restent soumis à un droit d'exercer au Grand-Duché ou encore reconnaissance élargie des diplômes passés dans certains Etats européens ou non.

Pour la directrice de l'ADEM, Isabelle Schlesser, l'analyse de l'étude sectorielle doit aussi bousculer le travail de son administration. Pour guider les choix d’orientation professionnelle vers ces secteurs à fort besoin de recrutement, cibler des actions de formation pour de possibles passerelles vers ces domaines d'activité et mettre en place des actions d'attraction des talents. Des lignes encouragées d'ailleurs par le récent Plan national de santé adopté en juin dernier.

 

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