2% de la masse salariale globale du Grand-Duché. Bon an, mal an, voilà ce que pèse le travail intérimaire au Grand-Duché. De quoi exiger de la soixantaine de sociétés luxembourgeoises spécialisées dans ce type de recrutement de pouvoir alimenter le marché de l’emploi « de 8.500 à 9.000 postes chaque jour ! » Il en faut donc du monde dans les listings pour satisfaire la demande…

Pour Fabrice Poncé, président de la section “Employment Services” de la Fédil (fédération entrepreneuriale luxembourgeoise), il apparait que le besoin de main d’œuvre à mission à durée déterminée « se maintient » malgré un climat maussade.

Comment se porte l’intérim actuellement au Luxembourg ?

Fabrice Poncé: « Le début 2023 n’a pas été aussi mauvais que craint, à la vérité. La reprise d’activité notamment dans tout ce qui est 👩‍🍳restauration collective a boosté le secteur. Malgré l’angoisse ressentie au 1er trimestre, le ⚙️secteur industriel se porte bien et reste très demandeur. Les entreprises préférant se servir de l’intérim pour adapter leurs effectifs au gré des commandes.

Les métiers de 🧑‍💻service (du nettoyage en passant par tout ce qui est assistance administrative) sont aussi en manque de recrues, au même titre que la 🧑‍💼finance (back office, comptabilité) ou la 📦logistique. »

La crise annoncée du secteur de la construction affecte-t-elle déjà l’activité des 85 agences intérim du pays ?

« Depuis avril-mai, la courbe des demandes s’est effectivement infléchie. Même septembre (qui, après le congé collectif, est toujours un mois fort pour le recrutement) a démarré plus timidement que d’habitude. Clairement, il va falloir faire le dos rond encore un bon semestre au moins pour voir si le  secteur s’en sort bien ou pas. Les élections passées, on y verra plus clair aussi sur les solutions mises en place pour résoudre cette baisse des carnets de commandes immobilières.

Les 🧱entreprises du BTP vont s’organiser pour laisser passer l’orage, par exemple avec le prêt de main d’œuvre entre celles qui auront encore des chantiers à mener et les autres. Ce n’est pas bon pour nous qui fournissons généralement cette main d’œuvre d’appoint. Mais, certainement que certains salariés du bâtiment vont perdre leur emploi (ndlr : 4.600 craint la Chambre des métiers), ce qui va permettre aux agences d’intérim de voir venir à elles des profils intéressants de gens formés aux métiers de la construction. »

Mardi 12 septembre, un Salon de l’Intérim spécial Luxembourg est organisé à Yutz, c’est plutôt bon signe…

« Bien sûr, il reste bon nombre de postes à pourvoir au Grand-Duché, compris dans l’intérim qui peut apparaître comme un bon mode de flexibilité pour certains. Et puis, il ne faut pas le cacher, l’effet du triple index joue en faveur des offres d’emplois luxembourgeoises cet automne. Savoir qu’il y aura, au moins une autre augmentation généralisée des salaires en 2024, agit aussi comme un aimant.

Ce sera la 4ème édition de notre Salon, à L’Amphy de Yutz, et nous revenons avec 5.000 offres tous secteurs confondus. La précédente organisation, en février, a été plus que positive et nous estimons que 80% des candidats qui s’étaient inscrits alors ont reçu des propositions de contrats. Les opportunités sont bien là.

Signe que l’opération est efficace, jamais autant de sociétés d’intérim luxembourgeoises n’y auront participé. Cette fois, nous regrouperons 26 enseignes du secteur. Et du poste ne nécessitant pas forcément beaucoup de qualifications jusqu’aux profils les plus techniques, chacune est à la recherche de candidats. Aucune hésitation à avoir donc pour celles ou ceux qu’un contrat de mission attire ! »

Découvrez des dizaines d’offres de postes dans notre rubrique EMPLOI