« Cela n’a plus aucun sens de continuer de poursuivre, d’arrêter et de mettre en prison des personnes dans des affaires liées à la consommation ou à la vente de cannabis ! » Dans un entretien avec le journal L’Avenir, Pierre-Yves Dermagne n’y est pas allé par quatre chemins pour signifier ce qui serait, selon lui, la nouvelle attitude à tenir dans le Royaume à l’égard des amateurs de haschich.

Alors que le 🇱🇺Luxembourg vient de suivre une nouvelle voie en la matière, que l’🇩🇪Allemagne s’apprête à voter en faveur de l’achat et la possession de 25 gr de cannabis à partir de 18 ans (sans risque de poursuite pénale), la Belgique va-t-elle à son tour modifier son approche ?

Une chose est sûre pour le représentant socialiste, « l’État doit pouvoir organiser et contrôler la production, mais aussi la vente ». Et cela y compris pour en tirer de nouvelles recettes, sommes qui n’alimenteraient plus des réseaux délinquants… Il serait question, selon ses dires, de 600 millions d’euros à récupérer.

Pierre-Yves Dermagne fait de cette question un moyen, également, de mieux employer les forces de police belges et la Justice.

Souhaitant dépasser le seule dépénalisation du cannabis, le ministre fédéral à l’Economie insiste donc dans cet entretien pour affirmer « Cela n’a plus de sens d’utiliser les moyens de nos forces de police et de la justice pour du cannabis. Il y a des formes de criminalité bien plus graves et plus impactantes pour la vie en société ».

Un “modèle logique”

Soulignant que le cannabis fait désormais d’une « acceptation sociale », le quadragénaire envisage une réforme « dans les prochaines années ». Pas de précipitation donc car, pour le vice-Premier ministre, il convient d’établir le « règlement, l’encadrement, le contrôle et les sanctions » qu’entraîne cette possible réforme.

Dans son « modèle logique », Pierre-Yves Dermagne souhaite aussi développer une nouvelle prévention à l’égard de ce stupéfiants comme des autres produits causant des addictions. « Comme l’alcool ou le tabac, on sait que le cannabis peut avoir des conséquences sur la santé et le développement », d’où une certaine prudence à ne pas presser les choses et plaider trop vite, comme Berlin l’envisage, pour l’ouverture de “cannabis social clubs” .

Parmi les premiers à réagir à la proposition, le président du Mouvement Réformateur a d’ores et déjà fait part de ses doutes sur le bien-fondé de pareil dispositif. Et Georges-Louis Bouchez de préciser la doctrine de son parti en matière de drogues (dures ou “douces”) : « La volonté du MR est de renforcer les sanctions avec des peines d’amende qui peuvent aller jusqu’à 10 fois le montant de ce qui a été saisi » voire des peines de prison.

Selon le parti libéral, l’inscription à une cure de désintoxication pourrait toutefois permettre d’atténuer ou annuler les sanctions à l’égard des consommateurs. Une voix (voie) donc bien différente de celle de Dermagne…

 

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