TikTok, cette application qui totalise plus de 1,7 milliard d’utilisateurs actifs à travers le monde, n’en finit pas de susciter des interrogations. Tantôt suspectée par les gouvernements et autres institutions de récolter des données confidentielles pour le compte du gouvernement chinois, la plateforme inquiète aussi les parents des plus jeunes.

Car partout dans le monde, fleurissent des articles mettant en lumière les dangers que représente l’application pour ces derniers, pointant du doigt son algorithme addictif, la présence de réseaux de pédophilie et son impact négatif dans les cas de harcèlement. Au Luxembourg, les adolescents ne sont forcément pas épargnés.

Selon le Statec, TikTok compte le plus d’adeptes parmi les jeunes et surtout les très jeunes qui étaient, en 2021, pas moins de 74 % à l’utiliser. Et le phénomène inquiète de plus en plus les parents.

Et pour cause : une pétition publique, déposée le 9 juin suite à la diffusion de vidéos de l’agression d’une jeune fille dans la capitale, voit son nombre de signataires grimper. Pour l’heure, ils sont plus de 1.200 à vouloir que TikTok disparaisse des écrans au Grand-Duché.

Tik Tok favorise le harcèlement ?

Les raisons invoquées dans la pétition sont alarmantes. TikTok y est présenté comme « ce réseau où l’on crée des comptes anonymes, où l’on harcèle, l’on insulte, l’on menace, où l’on partage des photos de mineurs sans leur consentement,… où les challenges les plus dangereux sont postés, mettant en danger nos enfants de tout âge ». 

Un réseau social où « tout est possible », mais pas dans le bon sens du terme… Alors interdire TikTok, est-ce vraiment la solution ? Pour Catherine Verdier, psychiatre et présidente de l’association de lutte contre le harcèlement scolaire Amazing Kids, la nuance doit l’emporter.

« Ce qui est sûr, c’est qu’il faut être prudent. Même si l’application est officiellement interdite aux moins de 13 ans, beaucoup d’internautes plus jeunes y sont actifs », prévient-elle.

Mais s’il est vrai que les réseaux sociaux et en particulier TikTok, ne souffrent pas d’une mauvaise réputation gratuitement, la psychiatre estime néanmoins qu’il est « important pour les parents d’adolescents de ne pas diaboliser d’emblée » la plateforme et conseille une démarche d’encadrement, d’accompagnement bienveillant, de prévention dès le plus jeune âge.

Tout un travail de fond sur les thèmes de la violence, de la pédophilie, du harcèlement scolaire, qu’il faut effectuer… à la maison.

Une interdiction qui serait inutile

Pour elle, l’idée d’interdire totalement la plateforme au Luxembourg pour protéger les enfants du harcèlement paraît par ailleurs « totalement inutile », car « TikTok sera forcément remplacé par un nouveau réseau social tout aussi voire plus addictif encore ».

Catherine Verdier rappelle combien il est important que les parents instaurent dans le foyer un climat propice à l’échange « même s’ils ont l’impression d’être dépassés », et les invite à guider les enfants vers les livres, le sport, « tout en s’intéressant à ce qu’ils aiment », y compris ces plateformes, en apprenant eux-même à les utiliser.

Aux parents également de montrer l’exemple, en « n’exposant pas les plus jeunes enfants aux écrans », mais aussi en utilisant  leur téléphone portable… de façon raisonnée.

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