Voilà plusieurs mois que le secteur de la construction bat de l’aile au Grand-Duché. Et voilà aussi quelques mois que le groupe Manuel Cardoso est à la peine. Depuis le début d’année, le paiement des salaires était ainsi devenu aléatoire et nombre des quelque 200 employés ont déjà quitté le navire depuis janvier… Mais cette fois, le couperet est tombé  : la société spécialisée dans la conception et la réalisation d’immeubles résidentiels déposera le bilan dans les prochains jours.

« Il est clair que cela se produira. La seule question est de savoir quand… », confie Jean-Claude Knebeler, secrétaire général du LCGB. L’ensemble des effectifs ont déjà été informés par la direction, et l’ensemble des chantiers en cours sont à l’arrêt. Dans le courrier adressé à ces personnels, l’entreprise leur a également intimé l’ordre de ne plus utiliser de matériels ou d’outils appartenant à la société lancée en 1981.

Au total, 120 employés seront impactés par la fermeture de l’entreprise. Mais pour le représentant syndical, bon nombre de profils devraient être vite repris par divers concurrents en manque de main d’œuvre qualifiée. Reste à savoir si, après le congé collectif qui débute ce vendredi 28 juillet, les carnets de commande permettront d’autres recrutements.

D’ailleurs, Jean-Claude Knebeler ne cache pas ses craintes pour la rentrée. D’autres entreprises du BTP et des artisans sont déjà chancelants, et selon lui « il se pourrait qu’une grosse vague de faillites roule sur nous à l’automne ».

Etat providentiel bâtisseur ?

Ce sombre pronostic, Fédération des artisans et Chambre des métiers luxembourgeoises l’ont d’ailleurs même chiffré voilà peu. Les deux institutions estimant à 4.600 le nombre d’emplois menacés dans le secteur du bâtiment si rien ne change.

En plus de la création d’une Task Force chargée de réfléchir à des suggestions, le gouvernement a déjà mis sur la table un pack de 13 mesures pour initier une relance des activités. Le tout soutenu par un budget de 150 millions d’euros.

S’il s’agit là principalement de mesures visant à encourager les investissements immobiliers des particuliers, il est aussi question des chantiers lancés (ou repris) par l’Etat lui-même. Sans oublier des incitations aux communes et aux particuliers pour activer les travaux d’amélioration énergétiques ou la création de plus de logements abordables.

 

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