Deux ans de classe en plus pour tous les jeunes Luxembourgeois
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 14/07/2023 à 06:07
Chaque année scolaire au Luxembourg, plus de 500 mineurs décident d’abandonner l’école. Autant d’adolescents sans diplôme, sans formation dont l’insertion dans la vie professionnelle tourne souvent en galère. Et c’est bien pour éviter ce sombre chemin aux jeunes décrocheurs que le ministre de l’Education plaide depuis des années pour une scolarité obligatoire bien au-delà des 16 ans actuellement en vigueur.
La proposition de Claude Meisch de reporter à 18 ans cette obligation d’assister aux cours vient d’être approuvée à la Chambre. Enfin juste par les députés de la majorité (soit 31 pour, 29 contre…). Le Grand-Duché rejoint donc sur ce point la 🇧🇪 Belgique, la 🇫🇷 France et 🇩🇪 l’Allemagne -4 Länder ayant même poussé cette règle à 19 ans-.
Pour le ministre, ces deux années de classe supplémentaires doivent se focaliser sur une action : donner “les outils pour s’en sortir” à celles et ceux que l’école rebute, qui ont des difficultés d’apprentissage ou rêvent d’entrer dans la vie active au plus vite. Cela passera notamment par l’ouverture de nouvelles structures d’enseignement : les Centres d’insertion socio-professionnels (CISP).
Tout sauf “Neet”
Il existe déjà quatre CIPS au Grand-Duché, prenant sous leurs ailes les décrocheurs volontaires dès 12 ans. Il en faudra plus à l’avenir. Combien ? Pas de réponse encore. Et c’est bien pour affiner cette prise en charge que la réforme de l’obligation scolaire ne s’appliquera qu’à compter de la rentrée 2026-27.
L’Etat se donne ainsi trois années scolaires pour donner du contenu et des moyens à cette “scolarisation alternative“. Il faut notamment déterminer le contenu pédagogique qui y sera proposé mais aussi les diplômes ou certifications délivrés. Le tout devant avoir un impact réel sur l’insertion ensuite de ces garçons et filles sortis du statut de “Neet” (Not in education, employment or training).
Telle qu’envisagée aujourd’hui, la future obligation scolaire jusqu’à 18 ans connaîtra deux exceptions :
- pour les mineurs, jusqu’à 16 ans, disposant d’un contrat de travail
- les élèves débutant un apprentissage professionnel, dès l’âge de 15 ans généralement
Alors que s’était posée la question d’éventuelles sanctions financières contre les familles qui ne veilleraient pas à ce que leur enfant suive les cours jusqu’à l’âge défini, le texte voté n’en parle plus. Néanmoins, une mise en demeure sera envoyée aux parents dont le ou la jeune ne respecte pas l’obligation d’aller en cours. S’il n’y a pas de reprise des cours ou de la formation au bout de 8 jours, un signalement sera envoyé au Tribunal de la jeunesse. Idem en cas de seconde absence injustifiée.
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