Prendre sa retraite bien avant l’âge l’égal en vigueur dans son pays (64 ans désormais en France, 65 ans au Luxembourg et en Belgique et même 67 ans en Allemagne) est un doux rêve pour nombre de travailleurs. Mais du rêve à la réalité il y a souvent un fossé, financier principalement. Pourtant, certains franchissent tout de même le pas…

Les adeptes du Fire

C’est un mouvement en provenance (comme souvent) des États-Unis : le Fire, pour “Financial Independance, Retire Early, c’est-à-dire ” Indépendance financière, retraite précoce “, revendique le fait de quitter le monde du travail bien avant d’arriver à la soixantaine, et même la cinquantaine, voire la quarantaine !

Si cette nouvelle tendance commence à faire son apparition en Europe, notamment en France où le mouvement a même été rebaptisé “frugalisme” par certains, il reste cependant encore assez timide en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne. Et pour cause : revendiquer une “liberté financière” en parvenant à se débarrasser de ses obligations salariales a de quoi en surprendre plus d’un…

Épargner au maximum

Si l’idée de se retirer de toute activité professionnelle pour profiter simplement de la vie, sans contraintes financière ni matérielle, peut évidemment sembler séduisante, reste encore un (très léger) détail à régler : comment faire pour ne plus avoir besoin de travailler pour gagner de l’argent ?

À cette question, les partisans du “Fire” préconisent de travailler d’arrache-pied pendant ses premières années d’activité, en veillant surtout à mettre un maximum d’argent de côté chaque mois. En clair : ne pas compter ses heures pendant dix, quinze ou vingt ans en essayant d’épargner toujours plus.

Dans le détail, il est question ici d’avoir une discipline presque exagérée de ses finances en essayant d’économiser chaque mois jusqu’à 70 voire 80 % de son revenu mensuel. À tout juste 30 ans, le Français Victor Lora fait partie de celles et ceux ayant pu prendre une retraite anticipée.

Interrogé par le quotidien Les Échos, l’ancien banquier d’affaire conseille avant tout de « déterminer le coût de sa liberté (…) Par exemple, si vous avez besoin de 2.000 euros par mois, il faut réussir à mettre 600.000 euros de côté puis l’investir en bourse ou dans l’immobilier ». Ensuite, une fois l’épargne constituée, l’idée est de ne l’amputer que de 3 à 4 % en moyenne chaque année pour vivre correctement le reste de sa vie.

Les limites du “Fire”

Utopique le “Fire” ? Bien évidemment, tout le monde n’aura pas la possibilité de partir aussi tôt en retraite. Au contraire, les heureux chanceux sont et resteront même une exception. Car qui dit partir plus tôt dit donc avoir pugner en conséquence en amont. Mais pour cela, encore faut-il gagner suffisamment d’argent… Or, pour une grande partie des travailleurs, les fins de mois sont difficiles et les possibilités d’épargner considérablement réduites, voire nulles.

En outre, être indépendant financier lorsque l’on n’a plus de revenus suppose de faire attention à ses dépenses à chaque instant. Sauf que tout le monde n’est pas forcément disposé à réduire aussi drastiquement, et pendant aussi longtemps, ses dépenses dites inutiles. Moins de vacances, moins de dépenses de loisirs (vêtements, sorties…) ou encore des courses alimentaires à l’économie : comme quoi cet autre « idéal de vie »… a finalement un prix.

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