Les TGV ouverts aux frontaliers lorrains : qu’en dit le ministre de la Mobilité ?
Publié
par
Patrick Jacquemot
le 17/04/2023 à 15:04
Des TER bondés (quand il y en a un) : voilà le lot quotidien des usagers du rail qui vont et viennent entre Sillon lorrain et Luxembourg. Des passagers entassés comme des sardines et qui voient, sur les quais voisins, des TGV démarrant ou remontant vers la capitale du Grand-Duché quasiment à vide. Des places libres dans des trains qui, avant d’atteindre leur destination finale, font halte à Thionville et à Metz. Rageant !
D’où la revendication portée par l’Association des Voyageurs du TER Metz-Luxembourg (AVTERML) : permettre aux abonnés TER d’emprunter ces TGV Paris-Metz-Luxembourg sous condition de réservation. En attendant d’avoir suffisamment de capacité pour absorber le flux de navetteurs, la solution pourrait simplifier le quotidien de nombre de frontaliers. L’idée étant reprise aussi par une pétition signée, à ce jour, par 4.100 soutiens !
Du côté des exploitants de la ligne, on fait la sourde oreille. La SNCF ne s’étant pas exprimée sur la question.
Et si à son tour le Luxembourg essayait de porter cette revendication ? Après tout, le pays a tout à gagner à faciliter le transport d’une main-d’œuvre dont il dépend (120.000 frontaliers français aujourd’hui). Et cela alors que ce point noir de la mobilité commence à nuire à son attractivité…
Aussi, la députée Myriam Cecchetti vient-elle d’interpeller le ministre de la Mobilité sur le sujet. Un François Bausch affirmatif dans sa réponse… mais qui ne devraient guère satisfaire les Français concernés.
Ingérence, oui et non
En effet, le ministre rappelle d’emblée que la SNCF dispose d’une « pleine autonomie commerciale » pour la gestion de ses lignes. D’où le souhait du vice-premier ministre écologiste luxembourgeois de ne pas engager le moindre bras-de-fer sur le sujet. « En conséquence, affirme-t-il, c’est uniquement la SNCF qui fixe les conditions tarifaires applicables à bord de ces trains et qui peut décider d’accorder l’accès à ces trains ». Merci, au revoir, atention au départ…
Une position de retrait certes confortable mais que, paradoxalement, François Bausch n’a pas tenu voici quelques semaines. A la proposition du président du Conseil départemental de la Moselle de remettre en service une liaison Moselle-Est / Luxembourg via Thionville, le ministre avait donné un avis opposé et ferme. Estimant que cette liaison ferait mieux de passer par Metz et le Sillon lorrain. Pas d’ingérence d’un côté, un avis de l’autre…
En attendant, les usagers TER devront encore prendre leur mal en patience. La Commission intergouvernementale de ce lundi 17 avril n’ayant pas mis cette question TGVienne au centre de ses discussions. Il faudra donc s’en tenir aux promesses déjà faites et connues. A savoir un nombre de places assisses dans les express régionaux allant et descendant du Grand-Duché qui passera de 8.000 aujourd’hui à 14.000 en 2025 puis 22.000 en 2030.
Faites-vous entendre
Un message à faire passer sur ce qui est bien ou moins bien sur le réseau rail, tram ou bus ? Le ministère de la Mobilité luxembourgeois est prêt à vous entendre. Il invite même un maximum de voyageurs à rejoindre le comité national des usagers des transports publics. L’idée n’tant pas seulement de “râler” mais surtout de vouloir faire évoluer l’offre. Ce comité se réunit chaque semestre et accueille résidents comme frontaliers.
Il est encore possible de candidater jusqu’au 26 mai. Soit en remplissant le formulaire en ligne du site www.mobiliteit.lu, soit par téléphone au (+352) 2465 2465.
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